Les violences survenues à Goma le 30 août lors des manifestations contre la MONUSCO, sont profondément déplorables. Bien que le droit de manifester pacifiquement soit fondamental, la tournure qu’ont pris ces évènements est inacceptable.
Certes, des critiques peuvent être émises sur le manque d’efficacité de la mission onusienne face aux terroristes du M23. Néanmoins, s’attaquer aux Casques bleus par la violence, ne fera qu’empirer la situation déjà très fragile dans la région de Goma.
Il apparaît évident que ces débordements ont été orchestrés par des manipulateurs politiques sans scrupule. Attiser délibérément la colère populaire à des fins partisanes est profondément irresponsable, surtout dans un contexte sécuritaire explosif comme celui de Goma. Les responsables politiques qui arment et droguent des jeunes pour ensuite les lancer dans la rue, devraient être tenus pleinement responsables des conséquences dramatiques.
S’il est légitime de demander le départ de la MONUSCO à terme, un tel retrait ne peut s’opérer du jour au lendemain. Il requiert une planification et une coordination étroite avec les autorités congolaises qui d’ailleurs, sont déjà à pied d’œuvre quant à ce. La procédure appropriée aurait été que les manifestants déposent un mémo contenant leur vision du retrait, une vision qui soit réaliste et ensuite, étudiée de manière approfondie. Prétexter le départ immédiat de la MONUSCO comme par un coup de baguette magique pour ensuite semer le chaos, frise la folie dans le contexte géopolitique actuel. C’est comme enfoncer une porte déjà ouverte.
Les forces de sécurité congolaises ont le devoir de protéger les Casques bleus, hôte de la RDC comme le prévoit l’accord sur le statut des forces (SOFA). Ceci étant, toute menace à leur encontre doit être stoppée fermement. Dans un environnement aussi volatile, créer délibérément le désordre ne fait qu’affaiblir Goma face aux agissements du M23, soutenu par le Rwanda.
Le gouvernement congolais et la Communauté internationale travaillent déjà main dans la main avec la population de l’Est, pour une solution politique pérenne. Et cela passera par le renforcement des FARDC et la poursuite des efforts diplomatiques. Les habitants de Goma aspirent à la paix. Ils ne doivent pas se laisser entraîner dans des provocations vaines, qui aggraveront leurs souffrances. Par la patience, la résilience, le dialogue et l’unité, cette énième épreuve sera surmontée.
Nazali M. Tatu