La nuit du dimanche 1er à ce lundi 2 septembre n’a été rose dans les quartiers environnants la prison centrale de Makala à Kinshasa : une tentative d’évasion s’est soldée par un retentissement des tirs en armes lourdes et légères.
Tout débute entre deux et trois heures du matin de ce lundi. Des détenus s’apprennent à des verrous des pavillons, profitant d’une pluie timide qui s’abattait sur la capitale de la République démocratique du Congo, marquant ainsi la fin de la saison sèche pour faire tomber les murs de la prison.
Des coups de balles chantent alors l’hymne de la mort, pour stoper cette tentative. Face à la demande de la population, le ministre de la communication et médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya explique la situation : « Il s’agit d’une tentative d’évasion à la prison centrale de Makala », et rassure les kinois. « Les services de sécurité sont sur place pour restaurer l’ordre et la sécurité. La population kinoise est invitée à ne pas paniquer », écrit-il sur son compte X, durant les premières heures.
Le ministre de la justice et garde des sceaux, Constant Mutamba parle d’un acte de sabotage du Centre penitentiaire de rééducation de Kinshasa (CPRK). « Actes de sabotage prémédités au CPRK cette nuit », renseigne-t-il.
Pour prévenir, il met en place une série de mesures pour éviter le pire :
1. L’interdiction de transfèrement par les magistrats des parquets des détenus au CPK, sauf autorisation du MinEtat Justice, et ce, jusqu’à nouvel ordre.
2. L’intensification du processus de désengorgement des prisons de Makala, Ndolo et de l’intérieur du pays.
3. L’accélération du projet de délocalisation du CPK par la construction d’une nouvelle prison excentrée de la ville de Kinshasa a annoncé le ministre Constant Mutamba de la justice.
Évoquant le bilan de cette tentative, le gouvernement congolais au travers le vice-ministre de la justice chargé du contentieux international, Samuel Mbemba parle de deux morts et d’importants dégâts matériels.
« Le bilan actuel fait état de deux morts. En termes de dégâts matériels, le dépôt de vivres a été incendié, tout comme le dispensaire et deux autres pavillons », évoque le Vice-ministre, indiquant que la prison a été attaquée de l’intérieur et que tout était parti du pavillon 4. D’autres informations parlent de plusieurs morts et des blessés, aux côtés des évasions de certains détenus.
En attendant l’ouverture des enquêtes, la nécessité de désengorger les prisons du pays s’avère. Ces endroits construits pour être des lieux de rééducation, se sont transformés au fur des années, à des mouroirs en raison de supeuplement accru des détenus.
Guerschom Mohammed Vicci