Le premier Sommet africain sur le climat (ACS) se tient du 5 au 7 septembre 2023 à Nairobi, au Kenya. Cette conférence historique a réuni les dirigeants des 54 pays africains, dans le but de définir une vision commune pour faire face à l’urgence climatique. Sous le thème « Unis pour une Afrique plus verte et résiliente », les chefs d’État se sont engagés à travailler main dans la main pour bâtir des économies à faibles émissions de carbone et résilientes aux impacts du changement climatique.
L’enjeu est crucial pour le continent africain, qui souffre déjà des effets dévastateurs du dérèglement climatique tels que la désertification, l’insécurité alimentaire et les phénomènes météorologiques extrêmes. Pourtant, l’Afrique n’est responsable que de 4% des émissions mondiales de CO2. Les leaders africains ont ainsi réaffirmé le principe de « responsabilités communes mais différenciées » : les pays développés, principaux émetteurs historiques ont une dette climatique envers les nations du Sud.
Lors de son discours, le Premier ministre de RDC Jean-Michel Sama Lukonde a porté ce message avec force. Il a demandé l’annulation totale des dettes contractées pendant la pandémie de Covid-19, afin que ces fonds puissent être réinvestis dans la transition énergétique. Le PM congolais a également réclamé le soutien de la communauté internationale pour restaurer la paix dans l’Est du pays, ravagé depuis 25 ans par des conflits armés qui détruisent l’environnement.
Plus largement, le sommet a abouti à un plan d’action ambitieux. D’ici 2030, les pays africains visent à produire 25% de leur électricité à partir d’énergies propres, contre 5% actuellement. Ils entendent également restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées et créer des millions d’emplois « verts ». Le reboisement à grande échelle permettra de préserver les puits de carbone essentiels que constituent les forêts du bassin du Congo.
Ce sommet inaugural marque un tournant décisif. L’Afrique est déterminée à emprunter une voie différente du modèle polluant du Nord, en misant sur une croissance verte inclusive. La déclaration finale, feuille de route pour la COP28, positionne le continent comme leader moral dans la lutte contre le changement climatique.
Roger Kabengele