Né le 2 février 1973 à Mera, dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu, le professeur Joseph Mushunganya est un scientifique basé à Goma. Il a déjà publié plusieurs ouvrages et articles qui prônent la promotion des langues locales congolaises au détriment des langues étrangères.
Avec 30 ans de carrière dans l’enseignement, Joseph Mushunganya est actuellement (décembre 2024) secrétaire général administratif de l’ISTA Goma et enseignant-chercheur en tant que professeur associé à l’Université de Goma, au sein de la faculté de psychologie et des sciences de l’éducation.
Ses articles et ouvrages:
En tant que chercheur, le professeur Joseph Mushunganya a déjà rendu public une dizaine d’articles qui permettent au monde entier de découvrir les langues et les communautés locales de la République démocratique du Congo (RDC).
Parmi ces articles figurent “De l’actualité dans les devinettes de Nyanga”, “Dérivation et noms d’agents en langues bantou” (publié dans une revue de Kisangani), “La vision du monde du peuple Nande dans son anthroponymie”, “De l’éthique sur l’argent à la linguistique statistique”, “État des lieux socio-linguistique des langues parlées dans la ville de Goma”, “Plaidoyer pour les langues maternelles à l’église”, et plusieurs autres.
Concernant ses ouvrages, le chercheur a déjà produit “Le compte du village”, “Méthodologie de l’enseignement de l’aphonologie du français”, entre autres. Dans ses articles et ouvrages, le chercheur démontre la nécessité de mettre en avant les langues locales et que les langues étrangères doivent être considérées comme secondaires.
Pour lui, le français et l’anglais doivent être relégués au second plan en RDC, car ils ont échoué sur plusieurs fronts. Il déplore également qu’un enfant congolais soit capable de nommer des arbres et des animaux en français mais “jamais dans sa langue locale”.
Le chercheur prêt pour le changement de la constitution sur le plan linguistique:
Commentant l’actualité récente en République démocratique du Congo, le professeur Joseph Mushunganya se dit favorable à un changement de la constitution congolaise sur le plan linguistique. Il justifie son argument par le fait que la langue française doit être secondaire et que les langues locales doivent être reconnues comme officielles.
“Le français doit déjà être à ses dernières heures en RDC. Cette langue a échoué sur plusieurs plans ici chez nous. J’opte pour un changement de la constitution sur le plan linguistique. Que nos langues locales soient reconnues comme officielles et que le français soit considéré comme langue seconde”, a-t-il déclaré.
Des ouvrages à venir :
Infatigable, cet enseignant bourré d’intelligence prépare plusieurs autres articles et ouvrages qui visent la même lutte. Il travaille notamment sur la traduction d’un dictionnaire en langue Kinyanga (sa langue maternelle). Ce dictionnaire comptera environ 13 800 entrées et devrait paraître sous le label de l’Université de Goma, selon les dires de l’auteur.
Toujours dans ses projets futurs, le chercheur envisage une mission dans la province de l’Équateur. Il souhaite s’y rendre pour faire découvrir au monde entier les langues parlées par ses compatriotes vivant dans cette région, considérée comme l’une des plus anciennes de la République démocratique du Congo.
Rappelons que la langue française est reconnue comme officielle en République démocratique du Congo. Quatre autres langues sont nationales : le Lingala, le Kikongo, le Tshiluba et le Kiswahili. D’autres demeurent maternelles selon les prescriptions de la constitution congolaise.
Yannick Warangasi, à Goma