Au lendemain de la tenue du mini-sommet de Luanda, en République d’Angola sur la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo, le député provincial du Nord-Kivu Aisé Kanendu dénonce que les participants à cette assise n’aient pas abordé des questions relatives à l’activisme des rebelles ougandais de l’ADF, auteurs de plusieurs exactions dont des massacres des populations civiles dans les territoires de Beni, Irumu et Mambasa, au Nord-Kivu et en Ituri.
L’élu du territoire de Lubero regrette que les ADF soient exclus de ce processus de la recherche de la paix en RDC pendant qu’ils sont qualifiés comme terroristes autant que les rebelles du M-23 actifs dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo. Pour lui, cette passivité de la Communauté de l’Afrique de l’Est, (EAC) et de la Conférence international sur la région des Grands Lacs, (CIRGL), représentés à ce sommet par le président burundais Evariste Ndayishimiye et le médiateur Joao Lourenço est une expression d’un désintéressement à la souffrance de la population de cette région du pays.
« Nous avons suivi le communiqué final du mini-sommet de Luanda sur la paix et la sécurité, on n’a pas fait allusion au phénomène ADF qui massacre les civils, se livrent aux enlèvements et kidnappings, en Ituri comme au Nord-Kivu ils commettent des incendies des véhicules et des maisons, tout ça entraîne le déplacement massif des populations qui vivent actuellement dans des conditions difficiles », dit il.
Le député Aisé Kanendu estime par ailleurs que la Communauté des États de l’Afrique de l’Est s’est décidé de concentrer ses forces sur le M-23, abandonnant ainsi les populations de Beni, Irumu et Mambasa aux rebelles ADF. Il s’oppose au déploiement de la force régionale sur le territoire congolais et préconise que seule la voie du « dialogue avec les groupes armés locaux, pour se joindre aux FARDC » soit priorisée dans ce processus de rétablissement de la paix dans l’Est du pays.
« Les troupes militaires de l’EAC déployées sur terrain pour combattre l’ennemi, leur mission ne diffère pas avec celle de la MONUSCO, celle d’observateur. les chefs d’Etats de l’EAC doivent cesser l’hypocrisie devant notre président de la République sous prétexte qu’ils viennent aider le peuple congolais. Le congolais est seul sur la ligne de front. Nous devons nous mobiliser », explique-t-il.
Notons que depuis 2014, les ADF opèrent en RDC. En 2017, les ADF sont accusés d’avoir massacré plus de 6.000 civils congolais en territoire de Beni, au Nord-Kivu, ainsi qu’en Ituri. Les acteurs de la société civile et des ONG de défense des droits humains établissent un bilan lourd de 2018 à 2022 d’au moins 2.000 civils tués et plus de 24 000 cas des violations des droits humains orchestrés par les groupes armés locaux et étrangers au travers du pays.
Trésor Wayitsomaya