La Représentation des étudiants du Congo (REC) s’est prononcée mardi 1er novembre sur la crise sécuritaire qui alimente à nouveau la partie Est du pays. Cette organisation regroupant les étudiants à travers le pays exige au gouvernement de Kinshasa d’expulser également l’ambassadeur ougandais du sol congolais après celle de Vincent Karega, ambassadeur plénipotentiaire du Rwanda qui était en poste en RDC.
Dans sa déclaration, la REC note que l’Ouganda complote avec le Rwanda dans l’entretien de la crise en l’Est de la RDC. Elle recommande aussi au gouvernement de rompre les relations diplomatiques avec tous les pays impliqués de près ou de loin dans cette situation.
« Tout en félicitant et encourageant le Président de la République chef de l’Etat ; Félix Tshisekedi et son gouvernement pour l’acte de bravoure posé en expulsant l’ambassadeur du Rwanda en RDC exige (la REC, ndlr) en même temps l’expulsion de l’ambassadeur de l’Ouganda ainsi que la rupture pure et simple des relations diplomatiques avec tous les pays impliqués directement ou indirectement dans la déstabilisation de notre pays », a-t-elle écrit.
La Représentation des étudiants du Congo exprime également son désaccord à toutes les initiatives entreprises et en voie d’être entreprises par les organisations internationales, régionales, sous-régionales dans le seul but d’amener la RDC à la table des négociations avec le Rwanda, sous le label du M23.
L’Ouganda, traditionnel allié au Rwanda ?
À la chute, le 13 juin dernier, de la Cité de Bunagana, frontière commune entre la République Démocratique du Congo, le Rwanda et l’Ouganda, plusieurs informations ont fait étant du soutien de l’Ouganda à la rébellion du M23, face aux forces armées congolaises. Celles-ci vont être corroborées par le président de la chambre basse du parlement congolais, Christophe Mbosso qui va déclarer au cours d’une plénière à l’Assemblée que « l’Ouganda a bel et bien porté son soutien au M23 pour la chute de Bunagana ».
Christophe Mbosso a par ailleurs dénoncé la trahison du fils du Président ougandais, le général Muhoozi Kainerugaba, commandant de l’armée de terre ougandaise en l’époque, pour avoir, selon lui, signé des accords avec Kigali pour déstabiliser l’Est de la RDC. Par conséquent, le parlement congolais a même bloqué la ratification de l’accord économique conclu avec l’Ouganda.
L’Ouganda pour la restauration de la paix dans l’Est de la RDC ?
Depuis le 30 novembre 2021, des troupes des Forces de défense du peuple ougandais, (UPDF) sont engagées dans les opérations de traque des rebelles des Forces démocratiques et alliés (ADF), dans les territoires de Beni et Irumu, dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, en l’Est de la RDC. Ces opérations dites « Shujaa », sont menées conjointement avec les forces congolaises.
Près d’une après, ces opérations conjointes FARDC-UPDF peinent à répondre aux attentes de la population. Des civils sont massacrés, des structures de santé incendiées, des véhicules et des maisons d’habitation. La région où se déroulent ces opérations est placée sous état de siège.
Entre-temps, des forces vives exigent la fin de cette mutualisation des forces faute des résultats escomptés.
L’Ouganda et la RDC avaient convenu d’engager des opérations conjointes contre les rebelles de l’ADF après Kampala avait subi, en novembre 2021, deux attentats suicides revendiqués par le groupe Etat islamique, qui présente l’ADF comme sa province en Afrique centrale. Le gouvernement ougandais avait attribué les deux autres attaques aux cellules terroristes locales, alliées aux ADF.
Didy Vitava