Dans son rapport final du contrôle citoyen de l’utilisation des fonds alloués aux élections en République démocratique du Congo, le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) révèle un dépassement budgétaire, et une opacité dans la gestion des fonds et de l’attribution des marchés publics par la CENI, lors du processus électoral de 2023.
À l’issue des études menées, le CREFDL note dans son rapport, que ces pratiques financières décriées ont occasionné une perte des deniers publics, s’élevant à près de 400 millions USD entre 2022 et 2023. Soit une hausse de 25, 01% de dépenses de la CENI entre les deux cycles électoraux.
De décembre 2021 à novembre 2023 par exemple selon le CREFDL, le gouvernement a effectué un versement d’un milliards 091 millions 479 mille 898 dollars à la CENI, pour financer les opérations électorales contre une demande de 1,1 milliards de dollars.
Selon Valéry Madianga, coordonnateur du CREFEDL, la gestion des fonds alloués aux opérations électorales est ainsi opaque, rationnelle et non crédible. L’écart entre le montant déclaré reçu par la Centrale électorale (930 millions), et celui décaissé par le trésor public est de 161 millions de dollars.
Il précise que c’est parce que ces fonds ne passent pas par la chaîne de dépenses publiques, mais aussi le faite que la CENI n’a pas une seule source de financement pourtant, son unique source de financement devrait être le trésor public.
En guise de démonstration, Valéry Madianga en donne la surfacturation de l’équipe d’enregistrement des électeurs et celle des Dispositifs électroniques des votes (DEV). Ces derniers ont été achetés par la CENI en 2017 à 45 millions de dollars, contre 92 millions en contrat initial en 2022, et 130 millions au même contrat en annexe.
Pour confronter son étude aux documents de la Commission électorale nationale indépendante, le centre précise que la CENI n’a répondu à aucune de ses lettres.
Marcus Akenda