Ce samedi 02 novembre à Goma dans la province du Nord-Kivu, il s’est poursuivi la formation des enquêteurs sur les techniques de collecte des données pour l’identification des victimes, organisée par le Fond national des réparations des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (Fonarev).
Le formateur Christian Bibentyo indique que les enquêteurs sont notamment outillés sur les formes de violences sexuelles, nécessaires pour leur permettre de savoir laquelle a subi la victime, lors du travail sur le terrain.
“On se focalise sur la connaissance des types de violences pour que lors des échanges avec les enquêtés, les enquêteurs soient capables de détecter quel type de crime ont subi les victimes”, explique le formateur, précisant que l’attention sur les violences s’en tient au sens même de Fonarev, qui fixe son regard sur les victimes des violences liées aux conflits.
Les techniques de collecte des données, le comportement à adopter sur terrain et le langage à utilser lors des échanges avec les victimes sont autant de matières dispensées pour permettre aux formés, de mener à bon train leur travail. “À 90%, ils sont capables. Ils ont de l’expérience et nous pensons mixer ceux qui ont moins d’expériences pour faire partie des équipes qui ont plus d’expériences”, souligne Christian Bibentyo, qui reconnait qu’il y a encore du travail à faire.
Madame Générose Wenga, l’une des enquêteurs renseigne avoir été capacitée sur la stratégie et la manière de mener les enquêtes, et reconnait la charge qui leur incombe d’identifier les “vraies” victimes des conflits de l’Est de la République démocratique du Congo, depuis 1993. “Ça revient à nous. Nous sommes la porte d’entrée de l’identification des victimes dont le gouvernement va vraiment prendre en compte”, a-t-elle laissé entendre.
“Je suis prêt”, s’est exprimé Maombi Gilbert, enquêteur et déplacé de Kanyarucinya. Celui-ci s’est dit bien formé sur les applications à utiliser pour faire l’identification. “On ne peut pas ignorer celui qui est une victime”, s’est-il montré confiant, soulignant que pour découvrir une vraie victime, “il y a des questions que nous allons poser”.
Néanmoins, des craintes ont été soulevées par le formateur Christian Bibentyo sur la situation sécuritaire dans les camps des déplacés et d’autres aléas du terrain, qui peuvent constituer des obstacles majeurs dans la réalisation de ces opérations d’identification des victimes des guerres de l’Est. Malgré ces craintes, il se dit confiant sur le travail qui sera mené par ces enquêteurs.
Signalons ici que 105 enquêteurs locaux ont été sélectionnés par le Fond national des réparations des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (Fonarev), pour mener l’opération d’identification des victimes de trente longues années de guerre de l’Est de la RDC. Ces opérations sont importantes car elles ouvrent la voie au processus des réparations, qui sera fait par le gouvernement congolais.
Guerschom Mohammed Vicci