Le Nord-Kivu est le théâtre depuis 48h, d’une offensive inattendue des combattants Wazalendo contre les terroristes du M23. Cette offensive crée la confusion tant chez les observateurs que les protagonistes directs du conflit.
Le M23, soutenu militairement par le Rwanda selon les experts, accuse les FARDC d’appuyer en sous-main cette offensive des Wazalendo. Objectif : leur faire porter la responsabilité d’une rupture du cessez-le-feu en vigueur depuis mars 2023.
Hier, dans une provocation destinée à pousser les FARDC à la faute, les terroristes du M23 ont bombardé des positions de l’armée congolaise à Kibumba. Les FARDC parfaitement conscientes du piège tendu, n’ont pas répliqué. Elles attendent le feu vert du commandant suprême, Félix Tshisekedi, pour lancer une offensive décisive contre les terroristes rwandophones.
Car si le M23 a pu progresser rapidement au début de cette énième offensive, c’est aussi en raison de trahisons en interne aux FARDC, avec des officiers inféodés à l’ennemi. La situation est aujourd’hui verrouillée, et le M23 butte contre une armée congolaise, qui lui oppose désormais un front uni.
Sur le terrain, les Wazalendo ont créé l’effet de surprise en s’emparant de certaines localités aux mains du M23. Mais, il serait naïf de voir en eux, une force patriotique désintéressée. Derrière la défense de la patrie, les intérêts économiques ne sont jamais loin : contrôle des carrés miniers, perception de taxes illégales sur les populations…
La situation dans l’Est du Congo reste donc extrêmement volatile. Sous le regard attentif de la communauté internationale, le président Tshisekedi détient désormais les cartes pour mettre un terme à la menace du M23. Les FARDC n’attendent qu’un signal pour lancer une offensive décisive contre ces terroristes déstabilisateurs, avec le soutien discret mais réel de Kigali. L’heure de vérité approche dans cette région meurtrie depuis trois décennies par les conflits armés et les tragédies humanitaires.
Nazali M Tatu