De nombreuses étendues de maïs sont ravagées par les chenilles légionnaires dans plusieurs champs du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Ce qui impacte négativement sur la production de cette céréale dans la région. L’alerte a été donnée par le Réseau d’ingénieurs agronomes pour l’agriculture du Nord-Kivu (RIA-AGRIKIVU) lors d’une interview accordée à AGORAGRANDSLACS.NET, le samedi 1er octobre 2022.
Jeadot Mateso, coordonnateur du RIA-AGRIKIVU, renseigne que de vastes étendues des champs sont déjà ravagés dans le groupement Bweza et Mukoma où les paysans sont coincés par des insectes.
« Nous avons déjà fait des alertes sur la présence de cette chenille. Des dégâts causés sur terrain doivent interpeller la conscience de nos autorités à collaborer avec les maisons des recherches agronomiques. Des agriculteurs sont très désolant de la chenille », dit-il.
Ce réseau d’ingénieurs précise qu’aucune mesure curative n’est encore identifiée en République démocratique du Congo pour faire face à ces insectes dangereux et redoute une faible production du maïs suite à leur présence dans la zone.
Selon lui, la production risquera d’être trop perturbée suite à la vitesse de destruction exponentielle de ces insectes d’origine américaine. Il s’inquiète de l’expansion de la chenille dans plusieurs coins et appelle le ministère de l’agriculture à dépêcher des enquêteurs sur terrain pour approfondir les études autour de la menace.
« Pour le moment, nous avons instruits les agriculteurs à arracher toutes les plantes déjà menacées et les enterrer. Ils doivent détruire les plantules qui montrent les premiers signes. Il faut au besoin les calcinées. Cette technique peut permettre à éradiquer ces insectes. Qu’une délégation nationale vienne constater les dégâts », insiste cet agronome.
Dans son intervention, il évoque l’usage à taux faible des pesticides pouvant atténuer la situation. Ce, suite aux multiples défis financiers du côté des agriculteurs. Une situation qui bloque nombreux d’en avoir suite à son coût d’achat élevé sur le marché local.
« C’est depuis environs cinq ans que nous avons commencé à vivre les premiers signes de la chenille. C’est avec la sècheresse prolongée. Et c’est dans cette période qu’elle se manifeste et attaque une grande quantité de plantules. Avec le changement climatique, on observe maintenant à une rareté des pluies. Beaucoup de dégâts sont enregistrés en période de sécheresse. Il est difficile pour les agriculteurs de trouver dix dollars et se procurer un flacon des pesticides. Ça coûte cher. Il n’y a pas encore de moyen curatif pour détruire complètement la chenille », rappelle Jadot Mateso.
Il interpelle le gouvernement congolais via son laboratoire de l’Institut national pour l’étude et la recherche agronomique (INERA) de disposer dans l’urgence de nouvelles variétés du maïs pouvant résister à la menace de la chenille et d’élaborer d’autres mécanismes pour défaire cette espèce menaçante des céréales.
En 2021, ce ravageur a causé un déficit des céréales dont le maïs, le sorgo et le mille en République démocratique du Congo. Ce qui a occasionné une perte d’environ 10.000.000 tonnes et des légumineuses d’environ 3.500.000 tonnes.
Trésor Wayitsomaya