Entre l’insécurité et la ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, il n’y a qu’un pas. 2025 a bel et bien ouvert ses portes et déjà à sa première heure d’arrivée, un cas d’assassinat.
Dans le quartier Himbi, un corps a été retrouvé la matinée du 1er janvier 2025 sur avenue Uvira dans la commune de Goma, laissant entendre la continuité de la criminalité urbaine sur son bonhomme de chemin.
Le corps a été identifié comme celui de M. Emmanuel Mpuruta, si l’on s’en tient à l’ancien chef de quartier, aujourd’hui conseiller municipal Mutete Mwenye Mali, qui a laissé entendre que la victime portait des traces de poignards. Comme derrière chaque cas durant l’année 2024, des inconnus sont pointés du doigt accusateur.
L’opération “Safisha muji wa Goma” mise à l’épreuve
L’opération “Safisha muji wa Goma” lancée tant par les autorités urbaines que provinciales, peine à donner des résultats escomptés dans une ville qui brille par une insécurité qui n’épargne personne, hormis ceux derrière cette mesure.
Le Gouverneur militaire intérimaire du Nord-Kivu, le Général-major Peter Chirimwami annonçait à 2024, que plus de quatre cents effets militaires étaient déjà saisis, et de présumés criminels appréhendés dans le cadre de cette opération. Sur le terrain, la population ne sent aucun effet positif de ces chiffres, pourtant mis en avant par les autorités.
Chaque semaine, le Commissaire supérieur principal Kapend Kamand Faustin, alors Maire de Goma tourne un feuilleton. Durant ces épisodes, l’autorité urbaine mobilise la presse pour présenter à la population le travail “abattu”, déférant chaque fois ces présumés criminels devant leurs juges naturels, et le spectacle poursuit sa route.
“Parfois, le temps de la justice est trop”, a laissé entendre Youssoupha dans tube “Dieu est grand(e)”. C’est ici où il pourrait y avoir une faille. Depuis le début, Goma attend voir la suite de toutes ces personnes arrêtées et présentées durant de longueurs des journées, mais nyet, rien et le sort de tous ces présumés criminels patauge dans le doute, leur issue est entouffée par une incertitude totale.
En attendant le temps de la justice, Goma continue son deuil
L’insécurité ne cesse de faire des victimes, et Goma est loin de s’en sortir. Des jeunes, des pères de familles, des mères et tous les âges sont loin d’être épargnés par le monstre qui dicte sa loi, brisant des rêves entiers, détruisant et éteignant des avenirs en un claquement de doigt.
Abigael Mapendo Buyana, cette jeune fille de 15 ans, sa disparition brusque et brutale a laissé des âmes sensibles dans l’émoi. Partie de chez elle vers 16 heures avec une fillette de 2 ans, Abigael Buyana a été retrouvée morte le lendemain derrière la cathédrale catholique de Kituku, dans le quartier Kyeshero. Plus tard dans la journée, la fillette a été quant à elle, retrouvée saine et sauve.
Ceci n’est qu’un cas de l’explosion de la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo. Toutes les nuits sont agitées avec des crépitements de balles récurrents sans aucune explication des autorités, qui gouvernent tant la ville de Goma que la province du Nord-Kivu.
Face au silence, une autre forme se développe : “Qui ne dit mot, consent” (dicton). Trois bombes sont tombées dans la ville de Goma, seulement durant le mois de décembre 2024. La première retrouvée dans une percelle près du Musée (Gouvernorat de province, Ndlr) est restée sans origine et sans explication.
Dans cette boîte, deux autres sont tombées durant la dernière semaine de 2024, notamment au marché Maman Olive Lembe (ex Alanine) ne faisant aucun dégât et une seconde durant la même soirée du dimanche 29 décembre dernier, a fini sa course dans les enceintes du Palais de la justice à Kyeshero.
Cette dernière de l’année de l’année 2024, a laissé des dégâts tant sur les murs du Palais que des vitres, qui ont été endommagées. Sans Origine ni explication, des inquiétudes prennent des allures inquiétantes dans le chef de la population, qui compose déjà avec les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda qui entourent la ville de Goma.
La Rédaction