Depuis jeudi dernier, les creuseurs artisanaux de Fungurume manifestent contre l’entreprise minière Tenke Fungurume mining (TFM) qui a placé depuis mercredi 31 janvier 2024, une barrière au niveau de Nguba dans la commune de Fungurume.
Cette barrière empêche la sortie des minerais transportés par les creuseurs, poussant les exploitants artisanaux à manifester leur mécontentement.
Vendredi 2 février 2024, ces exploitants ont barricadé la route et brûlé des pneus sur la Route nationale n°39. À cet effet, des militaires sont venus en renfort aux policiers, en vue de maîtriser les manifestants.
Lors de l’intervention, il y a eu des affrontements entre les creuseurs et les militaires, situation qui a dégénéré jusqu’à ce que les militaires ont ouvert le feu sur les manifestants.
« Les balles ont atteint un élève à la tête, qui se rendait à l’école et a rendu l’âme sur la place. La deuxième victime, un manifestant atteint à la poitrine par une balle, a succombé lui aussi sur place », indique la société civile à Fungurume.
Le bilan de cette altercation fait également des blessés graves dont une femme touchée par une balle perdue, alors qu’elle se trouvait à son domicile. Les corps de deux personnes décédées, sont gardées à la morgue de l’hôpital Dipeta à Fungurume.
Selon la société civile sur place, les croiseurs réclament la levée des barrières. Pour Déogracias Maloba, les jeunes gens n’ont pas d’autres occupations en dehors de creusage. Si le gouvernement pouvait leur octroyer une zone d’exploitation artisanale, cela soulagerait la population de Fungurume.
« Mais s’il n’y a pas d’autres alternatives, il y aura toujours des morts. Ces jeunes n’ont pas autre chose à faire qu’aller voler les minerais de TFM », a-t-il précisé.
Pour ce faire, le ministre provincial de l’intérieur dans le Lualaba s’est rendu dès jeudi soir à Fungurume, accompagné de son honomologue des mines pour se rendre compte de la situation et rétablir l’ordre et la paix.
Il a fait savoir que toutes les informations qu’il a recueillies, il les a transmises à sa hiérarchie. En attendant, le ministre a tenu à s’assurer du renforcement de la sécurité à Fungurume, marqué par une forte présence des militaires.
Marcus Akenda