Dans le cadre de revêtir les entités largement déforestées d’un espace vert pour lutter contre le changement climatique et soutenir les populations locales à planter plus d’arbres exotiques, le Nord-Kivu expérimente le projet « Crédit-carbone » à travers le monde.
La révélation a été faite à AGORAGRANDSLACS.NET le jeudi 06 octobre 2022 par Alain Manzekele, président du Conseil d’administration d’International center for peace and environment protection by peasant communities (ICPEP) et consultant en environnement.
Pour cet expert agri-écologue, l’unité de production du crédit carbone est une initiative qui vise amener les populations locales à conserver et à protéger les forêts naturelles en investissant des moyens dans le reboisement en exploitant leurs forêts exotiques (cas de l’Eucalyptus, ou plantes non sauvages).
« On ne peut pas amener des espèces exotiques dans une forêt naturelle mais plutôt, dans des endroits déforestées. La nature est protégée par nos forêts. Ces forêts ont la capacité de piéger le dioxyde de carbone ; un gaz réputé, un gaz à effet de serre très nocif pour notre environnement. Ce projet mondial accompagne les populations pendant une durée de 5 ans jusqu’à la croissance de ces forêts artificielles. Ce que la population peut tirer dans ce projet c’est l’accompagnement financier et en intra-sylvicoles pour mettre en place ces espaces forestiers. Mais, ces forêts doivent être exploitées à l’âge de maturité », a-t-il affirmé.
En ce qui concerne l’accompagnement de l’unité de production du crédit carbone en province, il souligne qu’il est essentiellement concentré sur les intra-sylvicoles et son accompagnement financier pour l’entretien de ces forêts artificielles.
La même source renseigne par ailleurs que pour les centres-villes, l’accent est mis sur l’utilisation des foyers améliorés dans le but d’exploiter rationnellement les essences exotiques plantées « sans plus autant recourir à l’exploitation anarchique des forêts naturelles. »
Quant aux critères pour bénéficier du projet « crédit-carbone », il a fait savoir que seules les entités dépourvues des forêts naturelles ou surexploitées sont les plus concernées, dans le souci de lutter contre l’extinction des petits espaces verts qui y reste.
« Par exemple, le territoire de Walikale ne peut pas bénéficier de ce projet. Il regorge plus de 80 % de forêts naturelles. En conservation de la nature, il est déconseillé d’introduire des espèces exotiques dans les aires protégées. Comprenez qu’on n’y trouve le Parc national de Kauzi-Biega, Maiko, Reserve d’Ikobo-Isala et Tayna. Donc, on ne peut pas amener de nouvelles espèces pour remplacer une grande forêt. Walikale a plus de dix forêts communautaires qui doivent bénéficier d’un autre projet pour mieux les conserver : projet « REDD+ » », a-t-il éclairci.
Il appelle ainsi la population du Nord-Kivu à s’approprier ce nouveau projet pour maintenir son équilibre écologique dans la lutte contre le changement climatique.
Il sied de noter qu’il y a près de six mois que le projet « crédit carbone » a été officiellement mis en place en République démocratique du Congo. C’est le Nord-Kivu qui servira comme province pilote dans le monde.
Trésor Wayitsomaya