Depuis déjà trois décennies, la République démocratique du Congo vit un cycle presque sans fin, de conflits armés, surtout dans sa partie orientale avec des conséquences sur des populations. Les derniers chiffres rapportent plus de 5 millions de personnes dont 2,5 millions d’enfants, se sont retrouvées déplacées seulement à l’Est de la RDC.
Cette situation a mis en lumière certaines défaillances des systèmes tant sanitaire que nutritionnel au niveau local et national, suite aux déplacements massifs des populations avec des besoins humanitaires souvent complexes.
Au-delà de ces deux aspects, l’aspect de la protection empathit : plus de 1800 enfants ont été recrutés dans des groupes armés, seulement durant l’année 2023. À ceci, les Nations unies font mention d’un niveau « alarmant » des cas de violences sexuelles dans et autour des camps de déplacés, déjà que ces endroits sont confrontés à la problématique d’eau, ce qui contribue à l’augmentation des taux de maladies telles que le choléra et l’épidémie de Mpox, qui fait rage depuis un bon moment dans la région.
Ces besoins complexes nécessitent une réponse urgente et conséquente, pour alléger les souffrances des populations. De fait, un consortium de douze organisations dont quatre internationales dont Save the children, Medair, Care et International medical corps (IMC) a mis en place le projet « Tumaini » (Espoir, Ndlr), qui se veut une synergie d’interventions multisectorielles sous le financement du Peuple americain (USAID).
Lors d’un café de presse ce mercredi 30 octobre à Goma au Nord-Kivu, qui a présidé le lancement de ce projet qui touche trois provinces dont l’Ituri, le Nord et le Sud-Kivu, le consortium a expliqué qu’il vise à « réduire les taux de morbidité et de mortalité » parmi les personnes touchées par ces conflits armés et à protéger les plus vulnérables, étant la cible principale du projet.
Le projet « Tumaini » cible quatre axes dont la santé, la nutrition, la protection et l’intervention en matière d’eau, d’assaissement et d’hygiène. Au niveau de la santé, il se propose de fournir des soins de santé essentiels notamment au niveau de la mère et de l’enfant, en passant par des campagnes de vaccination et des traitements des maladies courantes.
« L’accès aux soins de santé primaires » a été relevé comme une problématique prioritaire au niveau sanitaire par les populations, lors d’une enquête multisectorielle réalisée à 2023, a révélé le Docteur Olivier Pierre de Medair, organisation qui chapeaute le secteur santé du projet.
L’aspect nutritionnel se mettra en ordre de bataille contre la malnutrition surtout chez les femmes enceintes et allaitantes et chez les enfants de moins de 5 ans, vu que ces catégories de retrouvent dans une situation de « grande vulnérabilité et environs 8% d’entre eux sont dans la malnutrition aigüe globale » et donc, dans une phase « sévère », a déploré docteur Basile Mukenge de International medical corps (IMC), qui préside cet aspect.
Le secteur de la protection vise à répondre aux besoins au travers des interventions dans la communauté, un soutien psychosocial et s’impliquera également dans des efforts de prévention de la violence basée sur le genre (Care) et enfin, l’aspect de l’intervention en matière d’eau, d’assaissement et d’hygiène assurera l’accès à l’eau potable et des installations sanitaires afin de contribuer à la réduction de risque contre les maladies d’origine hydrique, ainsi que des activités de promotion d’hygiène.
« Le projet Tumaini représente un engagement collaboratif pour soutenir ceux qui méritent une meilleure qualité de vie », a laissé entendre Greg Ramm, Directeur pays pour Save the children en RDC. « Le Projet Tumaini vise a développer des compétences et à intégrer les services de santé, de nutrition et de protection, s’attaquant ainsi aux défis significatifs pour créer un impact durable », a-t-il renchéri.
En plus de ces aspects, ce projet inclut des activités de plaidoyer qui vise à produire des améliorations au niveau des structures, à responsibiliser les populations afin qu’elles expriment correctement et efficacement leurs besoins, et à garantir un développement durant à long terme.
Signalons ici que le projet « Tumaini » touche treize (13) zones de santé dans les provinces de l’Ituri, du Nord et Sud-Kivu avec une cible de 1,2 millions de personnes vulnérables dont 350 mille déplacés internes, avec un coût de 26 millions de dollars américains durant une période de deux ans.
Guerschom Mohammed Vicci