La situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) continue de se détériorer dangereusement, comme en atteste le dernier rapport du Secrétaire général des Nations unies publié cette semaine. Les groupes armés locaux et étrangers multiplient les exactions contre les civils, plongeant la région dans un climat de violence et d’insécurité permanente.
Le groupe terroriste du M23, soutenu par le Rwanda est pointé du doigt par l’ONU pour son occupation illégale des zones dans le Nord-Kivu, en dépit du cessez-le-feu conclu avec les forces armées congolaises (FARDC). Le M23 défie ouvertement les décisions prises lors du sommet de Luanda en novembre 2022, qui exigeaient son retrait complet. Preuve que ce groupe extrémiste poursuit son agenda mortifère, en toute impunité.
Le M23 profite indéniablement de l’aide du Rwanda, comme l’ont démontré de nombreux rapports d’experts. Armes, munitions, renforts en hommes, le soutien rwandais au M23 ne fait aucun doute, même si Kigali continue à nier farouchement. La RDC paie au prix fort les visées expansionnistes du Rwanda dans la région des Grands-lacs.
Outre le M23, une myriade de groupes armés pullulent dans l’Est congolais. Les ADF, la CODECO et divers groupes Maï-Maï terrorisent les populations civiles, multipliant les exactions les plus brutales : massacres, viols, enlèvements d’enfants. Le rapport de l’ONU parle « d’actes de violence inqualifiables » perpétrés contre les civils.
L’Est de la RDC sombre dans le chaos, au mépris total des droits humains et du droit international. La MONUSCO semble dépassée face à l’ampleur des violences. Quant aux autorités congolaises, elles peinent à faire face à la myriade de groupes armés, qui prospèrent dans les zones minières de l’Est.
Sans une implication plus forte de la communauté internationale et une pression maximale sur le Rwanda pour qu’il cesse de jeter de l’huile sur le feu, l’Est de la RDC risque de sombrer dans une violence incontrôlable. La population congolaise mérite mieux qu’une vie rythmée par les exactions des groupes armés et les visées hégémoniques des pays voisins. Elle a le droit de vivre en paix et en sécurité. Il est temps d’agir fermement avant qu’il ne soit trop tard.
Nazali M Tatu