La réunion publique tenue par les terroristes du M23 ce 18 septembre au rond-point de Kiwanja dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, a mis en évidence ses contradictions et ses manquements.
Sous couvert de répondre aux préoccupations de la population, le M23 a tenu un discours ambigu, cherchant à la fois à se poser en protecteur des habitants, tout en menaçant de défendre par la force, les territoires sous son contrôle.
Alors que le mandat de la Force régionale de l’EAC est clairement défini par les accords de paix, le M23 a prétendu que cette force avait pour rôle « d’arbitre » et non de garant de la sécurité, révélant ainsi sa volonté de s’affranchir des engagements pris.
De même, le groupe rebelle a pointé la responsabilité du gouvernement congolais dans l’impasse des négociations, occultant ainsi son propre refus de respecter les résolutions de Nairobi et Luanda.
Surtout, en annonçant son intention d’assurer lui-même la sécurité à Kiwanja, le M23 a clairement affiché sa volonté d’outrepasser son statut de groupe armé, pour se poser en autorité de fait.
Cette réunion publique visait donc moins à rassurer la population qu’à asseoir la légitimité contestée du M23 dans la région. Elle révèle les ambitions hégémoniques du mouvement et son rejet des cadres de médiation régionale.
La situation sécuritaire à Kiwanja reste ainsi extrêmement précaire, le M23 ayant montré qu’il était prêt à imposer par la force, sa propre vision de l’ordre dans la région.
Nazali M Tatu