Le groupe musical hip-hop Musique population de la révolution (MPR) composé de Zozo Machine et Yuma Dash, est de nouveau revenu au devant de la scène ce week-end, après la sortie de leur chanson « Keba » (Epoti) (Attention, Ndlr). À l’image de leur hit « Nini to sali te », les deux génies font une fois de plus parler d’eux.
Dès l’entame de la chanson, un candidat se veut mettre la jeunesse au centre de ses actions, avec un applaudissement naïf de cette dernière. « Keba » prend ainsi forme, Zozo et Yuma previennent. Pour le deux artistes, la politique s’est tout appropriée. Un véritable cri de détresse.
MPR définit la politique comme un nouvel « opium du peuple ». Les députés ne se contentent que de voter des lois et gagnent ainsi beaucoup d’argent alors dans des cités, « de l’eau et du courant sont devenus des femmes de nuit ». Des dirigeants qui se sentent mal quand le peuple est heureux.
Comment parler du désastre du peuple congolais sans évoquer ce cycle interminable de guerre à l’Est. Pour Zozo Machine et Yuma Dash, « La guerre du Congo est devenue une chanson, ils ont posé le refrain à l’Est ». Malheureusement regrettent-ils, dans leur jeu, la population est victime. « Dans leur guerre d’échecs, nous sommes des victimes ».
Ils considèrent les élections comme un « casting des riches ». Cette situation n’avantage en rien l’avenir avec une série en cascade de corruptions. « Ceci n’est pas une chanson, ce sont des cris de douleur », en rappelant que « toutes les mélodies de dialogue finissent par une mauvaise note ».
Dans ce vide certain, les deux artistes font face à une l’opposition qui ne fait que jouer au « cinéma », sans unité et en manque criant d’un leader. Le pire dans cette nation est que même la presse, qui devrait jouer le contre-poids du pouvoir dénonce Zozo Machine et Yuma, est « attachée »
« Le congolais est émotionnel, le congolais est sentimental », fustige MPR, qui remémore les dix-huit années de règne de Joseph Kabila, où des violations répétées des droits de l’homme étaient enregistrées mais triste est de constater que tout est désormais classé dans les oubliettes.
Le refrain se demande si les autorités sentent le poids qui pèsent sur leurs épaules, en leur rappelant que l’ennemi ne se trouve pas qu’en dehors du pays. MPR voit le mal également à l’Interne et que tout ce que la population a subi depuis toutes ces années, les traces sont encore fraîches et douloureuses.
Guerschom Mohammed Vicci