Lors d’une journée de réflexion centrée sur le thème : “Indépendance et intégration nationale de la République démocratique du Congo”, organisée par l’Université de Goma (UNIGOM) ce mercredi 31 juillet, le Professeur ordinaire Muhindo Mughanda s’est montré plaintif face au manque d’unité en République démocratique du Congo, qui propulse certains antivaleurs.
Dans son mot, le Recteur Muhindo Mughanda se plaint de la tribalisation des partis politiques. “Dans ce pays, les partis politiques sont tribalement connotables” : ces partis font plus référence à certaines ethnies que de l’ensemble de ses membres, qui ne sont pas forcément de l’ethnie de base.
Cette situation transcende malheureusement même la formation des gouvernements, en faisant taire la méritocratie. “Lorsqu’on forme des gouvernements, on tient compte des quotas tribaux et un peu moins de la méritocratie”, sans aucun regard sur le profil des candidats. “C’est comme si le Congo existait mais sans les congolais”, regrette le Professeur ordinaire Muhindo Mughanda.
Le “Nous“, pour décrire l’ensemble de la population de la République démocratique est inexistant. “On se dit que nous sommes agressés mais “Nous” qui ?, On pille nos richesse, “Nous” qui ?, Nous avons de mauvais voisins, “Nous” qui ?”, s’interroge le Recteur, faisant allusion au manque d’unité. “On semble ne pas être unis, de ne s’être jamais constitués. Ce “Nous” là semble ne pas existé”.
L’organisation de cette journée de réflexion s’explique par le souci d’impulser des recherches qui conduiront à la découverte des leviers sur lesquels appuyer, “pour que finalement, nous donnions beaucoup plus d’importances à l’identité nationale qu’aux identités particulières”, afin que l’UNIGOM remplisse la mission de service à la société, en mettant en avant des propositions pour résoudre les problèmes auxquels la communauté fait face.
Intervenant en cette journée sur le thème : “Projet d’instauration de la conscription ou du service militaire obligatoire et l’intégration nationale pour une indépendance effective en RDC”, le vice-gouverneur du Nord-Kivu, le Commissaire divisionnaire Romuald Ekuka indique que la République démocratique du Congo ne sait pas répondre à la conscription, en raison des problèmes de finances et de logistiques, ce qui a favorisé le déclenchement de l’enrôlement volontaire.
Bien que le service militaire obligatoire pourrait permettre d’installer un certain équilibre, le Commissaire divisionnaire Romuald Ekuka insiste sur les moyens qu’il faudra allouer pour sa réussite, avec une attention soutenue sur le dépassement des clivages ethniques pour la construction d’une armée et d’une police souveraine.
Le vice-gouverneur tient à la poursuite des réformes qui sont actuellement menées pour construire une RDC forte et souveraine, avec une armée qui ne tient pas compte des appartenances géographiques. Pour former cette force, M. Romuald Ekuka soutient la nécessité d’avoir un seul centre d’instruction capable de réunir tous les volontaires. “Une armée Républicaine est celle qui se bat pour son pays sans rien demander”, table-t-il.
Pour lui, la conscription est l’un des éléments qui peuvent permettre l’unité autour de la République démocratique du Congo pour former “Tout“, qui permettra de réagir conséquemment pour que la RDC demeure un pays prospère.
Guerschom Mohammed Vicci