Une activité de plaidoyer pour la mise en oeuvre de la loi n 22/030 portant protection et promotion des peuples autochtones pygmées a été organisée ce mercredi 23 août dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Dans une conférence de presse en marge de la célébration de la Journée internationale des peuples autochtones, maître Espoir Kyalemaninwa, superviseur de l’initiative inter-religieuse sur la protection de la forêt tropicale, IRI Nord-Kivu explique cette activité par le souci de montrer l’importance de ces peuples.
“C’est pour montrer l’importance des peuples autochtones. Nous avons convoqué cette conférence de presse pour que le monde entier sache que les peuples autochtones sont créés à l’image de Dieu”, explique le superviseur de l’organisateur de cette conférence.
Ces peuples sont aussi protecteurs de l’environnement, lequel se trouve sous les projecteurs avec le réchauffement climatique qui menace l’ensemble de la planète terre.
“Ce sont eux qui gardent même l’environnement, qui protègent la forêt. Là où il n’y a pas la forêt, il n’y a pas les peuples autochtones. C’est pourquoi, là où il y a la forêt, il y a les pygmées”, renchérit-il.
Des recommandations ont été émises lors de cette activité. Parmi cette panoplie, celles de madame Masinda Masiyano, une femme pygmée. Celle-ci rappelle que leur race est beaucoup négligée et qu’il était temps de la redorer.
“Le pygmée est beaucoup négligé. Qu’il nous construise des abris où nous mettrons nos documents. Nous sommes sans abris et les maisons qui étaient construites par l’ancien président sont déjà usées. Qu’il nous aide à bien les construire. Que la femme pygmée dorme dans de bonnes conditions”, indique cette femme en swahili, s’adressant au chef de l’État.
Madame Misinda encourage les organisateurs d’avoir associé les femmes pygmées dans cette initiative, vu la marginalisation qu’elles subissaient dans l’ancien temps.
Madame Adela Witeshe, une autre femme pygmée appelle pour sa part, le gouvernement de voir dans quelle mesure endiguer la guerre, afin de permettre aux peuples autochtones de regagner leurs entités.
“Que le gouvernement finisse avec cette guerre pour que tous les pygmées se trouvant dans les camps, retournent dans leurs entités. Comment allons-nous travailler pendant que nous sommes dans la guerre, dans des camps, qu’allons-nous faire pour nous aider ?”, s’interroge Madame Adela Witeshe.
Qu’est-ce qui sera fait des recommandations issues de cette activité ?
Nicolas Mushumbi, assistant technique au sein de PIDP shirika ya wa mbuti renseigne que ces plaidoyers seront conduits vers les décideurs, à qui reviennent la responsabilité de prendre des décisions.
“Les recommandations ont été dirigées vers les décideurs. On mene des actions de plaidoyer pour que les décideurs puissent avoir le temps d’en prendre compte. C’est à eux de dévélopper des mesures de mise en oeuvre de cette loi. On va encore booster l’autorité pour la prise de décision”, souligne-t-il.
Il indique cependant que les efforts sont en train d’être fournis dans le sens de “revivifier” les différentes traditions et pas seulement celle des peuples autochtones, menacées par l’acculturation.
Guerschom Mohammed Vicci