Face aux tensions communautaires croissantes dans le territoire de Djugu, la Monusco a entrepris un projet d’aquaculture novateur qui ne se limite pas seulement à la production de poissons, mais qui vise également à renforcer les liens sociaux et à favoriser un développement économique durable.
Ce projet, lancé il y a six mois à Tchomia, entité lacustre située à 62 Km de la ville de Bunia, capitale provinciale de l’Ituri, incarne une réponse proactive aux défis socio-économiques locaux.
Cette initiative met en place des techniques modernes d’élevage de poissons en cages flottantes intégrant 100 bénéficiaires, dont 50 femmes vulnérables et 50 ex-combattants. Ce projet aspire à transformer des vies tout en créant des opportunités économiques.
Dans un contexte où la surexploitation du lac Albert a décimé les populations piscicoles, ce programme offre une alternative viable et respectueuse de l’environnement.
Florent Gbombo Nzama, coordonnateur du Réseau des associations pour le développement durable (RAD) souligne que cette approche collective favorise la paix. « En rassemblant différentes parties prenantes autour d’un objectif commun, nous cultivons des relations positives qui vont au-delà du simple échange économique ».
Les bénéficiaires ont été formés non seulement à la construction de cages flottantes respectueuses de l’environnement, mais aussi à des compétences entrepreneuriales essentielles. Claude Uyergiu-Ujwiga, un pêcheur expérimenté impliqué dans le projet exprime son optimisme. « Ce modèle réduit les risques liés à la pêche traditionnelle, tout en renforçant notre communauté. Cela permet aux jeunes de se concentrer sur des activités productives, plutôt que sur les conflits ».
Lokolo Lumeri, ancien combattant et participant au projet illustre parfaitement cette transformation : « Grâce à l’aquaculture, je peux envisager un avenir meilleur pour ma famille. Cela prouve que nous pouvons choisir des voies pacifiques pour notre développement ».
En parallèle, la Monusco a inauguré une chambre froide au marché de Yambi à Bunia, pour assurer la conservation optimale des produits. Cela permet non seulement aux vendeuses d’améliorer leurs marges bénéficiaires, mais aussi d’assurer un approvisionnement constant en poisson frais pour les consommateurs.
Josiah Obat, représentant de la Monusco résume bien cette initiative. « Ce projet va au-delà du simple développement économique ; il est un symbole d’unité et de réconciliation. Nous voulons voir toutes les communautés travailler ensemble pour bâtir un avenir harmonieux ».
Avec ces efforts conjoints allant de Tchomia à Bunia et au-delà, le projet d’aquaculture devient un modèle inspirant pour d’autres régions touchées par des conflits. Les femmes vendeuses peuvent désormais offrir des produits frais avec fierté, contribuant ainsi à une économie locale revitalisée et durable.
La Rédaction