Plusieurs enfants déplacés n’ont pas repris le chemin de l’école depuis la rentrée scolaire 2023-2024, malgré l’effectivité de la politique de la gratuité de l’enseignement dans les écoles primaires publiques, prônées par le gouvernement de la République. Ceci ressort du constat fait par AGORAGRANDSLACS.NET, dans le centre-ville de Bunia et ses environs.
La majorité des enfants déplacés demeurent hors du circuit scolaire pour plusieurs raisons, notamment le refus de certains chefs d’établissements scolaires d’inscrire ces enfants vulnérables au motif que leurs dossiers sont incomplets, manque des uniformes et fournitures scolaires au regard de la situation de vulnérabilité de leurs parents déplacés.
Les enfants déplacés orphelins sont plus affectés par cette situation, d’autant plus que leur priorité principale, c’est de chercher comment trouver à manger plutôt que d’étudier, en raison de manque d’encadrement.
Pour leur survie, ces enfants errent à travers les grandes artères de la ville de Bunia. Les uns pour quémander de l’argent auprès des passants, d’autres sont économiquement exploités par les tenanciers de restaurants de fortune communément appelés « Malewa » au niveau du marché central, où ils font de petits boulots entre autres : laver les assiettes et les casseroles. D’autres par contre, surgissent dans les lieux de deuil pour chercher comment trouver la nourriture, tandis que certains piquent les biens de personnes au niveau du marché central de la capitale provinciale.
Quand la nuit tombe, c’est le début d’un nouveau calvaire pour ces enfants déplacés, qui passent la nuit à la belle étoile. Exposés aux intempéries, se couvrant de morceaux de cartons et sacs usés, ils dorment devant les boutiques et magasins situés le long du boulevard de libération en plein centre-ville, à leurs risques et périls.
La situation de ces enfants déplacés inquiète plusieurs observateurs, qui estiment que le manque d’encadrement de ceux-ci représente une bombe à retardement pour la société, d’autant plus que selon eux, certains de ces enfants qui s’adonnent aujourd’hui à la consommation de stupéfiants demain, vont utiliser la violence comme leur moyen de survie.
Ils demandent au gouvernement congolais, à travers ses services techniques mais aussi ses partenaires financiers et les ONG spécialisées, à prendre les dispositions nécessaires pour non seulement garantir l’avenir de ces enfants mais également, prévenir le pire sur la communauté.
Chadrack Byaruhanga depuis Bunia