Le gouvernement provincial du Nord-Kivu exagère dans ses décisions. En effet, le gouverneur militaire ad interim, le Général-major Peter Chirimwami brille par une série de décisions impopulaires et qui aggrave de plus en plus le vécu d’une population, déjà coincée par la guerre d’agression menée de bout à bout par le Rwanda sous le label du Mouvement terroriste du M23 mars, M23.
D’abord, la décision autour de l’interdiction de la circulation des motos après 18 heures. Depuis un moment, le gouvernement provincial en complicité avec la mairie de Goma, avait décidé d’interdir la circulation des motards, disant vouloir lutter contre l’insécurité urbaine croissante. Malgré elle, la population s’y est adaptée et l’insécurité se porte toujours en merveilles dans la ville de Goma. Le cas récent est du journaliste Faustin Dunia de Life up Tv, visité par la célèbre bande de « 40 voleurs », bien reputée dans la ville touristique malgré l’interdiction de circulation imposée aux motards.
Ensuite, c’est la fixation des frais de participation aux examens d’États, édition 2024. En effet, durant la journée du lundi 19 février 2024, il a été décidé de débourser 130 000 Francs congolais soit 50 dollars américains par élève, pour participer à cette édition des épreuves.
La province du Nord-Kivu est particulière : de nombreuses familles ont été contraintes de fuir leurs entités pour s’installer dans des camps de déplacés dans et autour de la ville de Goma. Déjà, ces familles vivent dans des situations précaires. Elles ont du mal à se trouver à manger malgré des assistances humanitaires puisées à gauche et à droite, pour résoudre le déficit alimentaire. Et c’est à ces mêmes familles meurtries et coincées que le gouvernement provincial administre de nouvelles douleurs de trouver 50 dollars pour que leurs enfants passent les examens.
Des voix s’élèvent pour demander au gouverneur militaire intérimaire du Nord-Kivu de revenir sur sa décision, en tenant compte des calvaires que traversent des parents d’élèves. Au mieux, nombreux penchent pour le retrait de cette décision, afin de permettre aux élèves coincés et étouffés par la guerre, de passer leurs examens en toute quiétude.
Et pour couronner tout ça, c’est désormais interdit la circulation des véhicules fumés. L’autorité provinciale justifie cette décision par des alertes et rapports des services spécialisés, qui font allusion à des menaces sécuritaires.
« Conséquemment aux alertes et rapports des services spécialisés, des véhicules en vitres teintées constituent une source d’insécurité », lit-on dans un telegram du gouverneur militaire intérimaire. « Pour y mettre fin, il est strictement interdit toute circulation de ces véhicules à dater de ce jour. Un délai de 72 heures est accordé aux propriétaires pour se mettre en ordre ».
Les menaces sécuritaires s’accentuent sur la ville de Goma, de suite des vélleités expansionnistes du Rwanda. Néanmoins, le gouvernement provincial ne devrait pas s’investir à étouffer davantage la population, qui est déjà étouffée par la fermeture de la Route nationale numéro 2 et celle de Sake-Minova, par les terroristes du M23.
Guerschom Mohammed Vicci