Dans le cadre du séminaire d’information et de formation sur les conflits armés, le pillage des ressources naturelles et les violences extrêmes dans l’Est de la RDC, le professeur Dieudonné Kakez Kayeb de l’université de Lubumbashi a présenté, le 17 octobre à Kinshasa, un aperçu global des interventions des organisations régionales africaines dans la crise de l’Est.
Ces organisations incluent les Nations unies comme noyau dur, l’Union africaine et l’Union européenne en tant qu’organismes régionaux, ainsi que la SADC, l’EAC, etc., en tant qu’organismes sous-régionaux. En présentant le contexte et la justification de son analyse, le professeur s’est interrogé sur l’importance d’apporter du soutien aux pays, comme la RDC, en temps de crise.
Il a également questionné l’origine des financements de ces organismes. Il a souligné que l’intervention doit avoir un début et une fin pour éviter d’être qualifiée d’occupation, bien que sa vocation ne soit pas de nier la souveraineté, mais plutôt de rechercher efficacement la paix.
Concernant l’Est de la RDC, qu’il s’agisse des fondements juridiques universels, régionaux ou sous-régionaux, ou des aspects géographiques tels que la géopolitique et la linguistique, le professeur Kakez a identifié six limites aux différentes interventions de paix de ces organismes :
1. La controverse : Il n’existe pas de conception unique et universelle de la guerre à l’Est de la RDC. On parle tantôt d’agression, tantôt de rébellion illégale ou de conflit interne.
2. Les acteurs impliqués : Certaines interventions sont menées par ceux qui ont contribué à créer ou à exacerber la crise.
3. Priorités des forces intervenantes : Sur le terrain, il a été observé que les forces chargées de sécuriser la population réclament d’abord leur propre protection, souvent au détriment de celle-ci.
4. Faible capacité d’influence : Les forces intervenantes manquent souvent d’influence et de collaboration efficace sur le terrain.
5. Présence massive mais actions limitées : Il y a une présence significative des forces internationales, mais leurs actions sur le terrain sont insuffisantes.
6. Conséquences des interventions : Les interventions de paix de ces organisations dans l’Est de la République démocratique du Congo sont croissantes mais n’ont pas contribué au rétablissement de la paix.
Selon lui, ces interventions ont souvent conduit à une déliquescence étatique violente, à une diplomatie multilatérale inefficace, à la passivité, à la complicité et à une inefficacité générale.
Marcus Akenda