Plus de 200 détenus sont décédés dans le Grand Nord-Kivu au cours de l’année 2024. Ces statistiques sont contenues dans un rapport de monitoring réalisé dans les établissements pénitentiaires des villes de Butembo, Beni ainsi que dans le territoire de Lubero par le Réseau pour le Droit de l’Homme (REDHO).
Selon ce rapport publié vendredi 3 janvier 2025, la prison centrale de Beni Kangwayi a enregistré 120 cas de décès, tandis que la prison centrale de Butembo, dite Kangwangura, a notifié 95 décès. L’établissement de garde pour l’éducation de l’enfant à Beni a signalé un cas de décès, tout comme le cachot de l’auditorat de Butembo. Un autre décès a également été enregistré au cachot de la commune Vulamba.
D’autres cas seraient également signalés au cachot de l’auditorat militaire de Beni. Selon cette organisation de défense des droits humains, le surpeuplement des prisons de Beni et Butembo, occasionné par la lenteur du traitement des dossiers des prévenus en raison du manque de magistrats dans les juridictions militaires pendant cette période d’état de siège, serait à l’origine du taux élevé de décès parmi les détenus.
Le REDHO évoque également l’insuffisance des rations alimentaires et des médicaments destinés aux détenus, ainsi que le traitement inhumain et dégradant dont certains d’entre eux sont victimes.
Face à ce nombre élevé de détenus dans le Grand Nord-Kivu, le Réseau pour le Droit de l’Homme (REDHO) recommande au gouvernement d’augmenter son budget prévu pour la restauration des détenus et de construire des prisons spéciales à Butembo et Beni capables d’accueillir un plus grand nombre de détenus.
Il appelle également les instances judiciaires civiles et militaires à accélérer l’instruction des dossiers des prévenus afin qu’ils soient fixés rapidement sur leur sort. Enfin, le REDHO exhorte la communauté à apporter son assistance à ces personnes en difficulté.
Claudine Mulengya, depuis Butembo