La ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu vient de totaliser un mois sous occupation de la coalition AFC-M23. 27 janvier-27 février, le chaos est devenu le maître mot, la survie est l’instinct qui guide le pas face à la terreur qui brille à mille fées.
Le 27 janvier 2025, la ville passait sous occupation mouvement rebelle, après de rudes affrontements notamment pour la prise de l’aéroport international de Goma, réduit au silence depuis et la station provinciale de la Radio télévision nationale Congolaise (RTNC/Nord-Kivu), devenue l’outil d’informations de la coalition AFC-M23.
Depuis cette chute, la ville de Goma vit dans le chaos, surtout dans la partie Nord. Des maisons sont cambriolées à même le jour et la nuit, c’est une lumière noire qui s’installe, avec des crépitements quotidiens de balles qui couvrent les populations.
Les rêves et les avenirs sont brisés : des jeunes sont quotiennement tués et Jospin Rusina n’est que l’exemple concret de cette triste réalité. Le jeune garçon a été abattu dans la nuit du 24 au 25 février au niveau du milieu très connu du nom de « Afia bora », devenu un véritable chemin de la croix ces derniers jours, avec des personnes qui y perdent la vie durant des heures tardives.
Un autre cas, des jeunes, au moins une vingtaine ont été lâchement abattus dans l’après-midi le début du week-end dernier autour du camp militaire de Katindo, situé dans la commune de Karisimbi en pleine ville de Goma.
Le nouvel occupant n’a pas de prison et cette déclaration a eu son impact. Les présumés bandits et criminels se retrouvent victimes des cas de justice populaire, face à des habitants, visiblement fatigués de se faire cambrioler toutes les nuits. En revanche, ceux-ci ne se privent pas de tuer lors de leurs incursions nocturnes.
Comme avant l’arrivée de la coalition AFC-M23, le Nord et l’ouest de la ville de Goma ont du mal à avoir des nuits paisibles. Les armes repètent l’hymne de la mort chaque nuit, et tout semble avoir la seule explication : lors de la chute de la ville, aucune voie de sortie n’a été laissé aux militaires et Wazalendo qui y étaient et nombreux, éclipsés parmi les habitants, détiennent encore des armes et peinent à les rendre au nouveau maître.
Face à ce climat de terreur, la réaction semble identique : l’instinct de survie. Une incertitude s’installe du jour au lendemain sur le retour des personnes qui ont quitté leurs abris à la recherche de quoi se nourrir, dans une ville où les banques demeurent fermées, et la circulation d’argent peine à satisfaire les familles.
Lors des affrontements dans la ville de Goma, le bilan avancé par les Nations unies faisait état de plus de 3 000 personnes tuées, alors que le Gouvernement Congolais parle de plus de 8 000 corps déjà enterrés, et des risques de déborder ces chiffres.
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La Rédaction