La ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu à l’Est de la République démocratique du Congo est livrée depuis les derniers affrontements ayant fait au moins 3 000 morts, à elle-même : sans justice ni sécurité pour sauver ce qu’il en reste après le dernier drame.
Le drame est devenu un quotidien dans la ville : difficile de passer une seule nuit sans entendre des bruits de bottes dans les quartiers environnants, difficile de passer une nuit sans entendre des personnes tuées tant par les bandits armés, le nouveau maître que par les populations elles-mêmes.
Entre les habitants et les hors-la-loi, l’amour du désastre, de la mort est scellé pour le meilleur et pour le pire après que l’État a lamentablement échoué à assumer ses responsabilités de protéger la population face à la menace des criminels.
Si dans la nuit du lundi 10 à ce mardi 11 février, les hors-la-loi identifiés comme porteurs d’uniformes militaires ont brutalement tué le chef du village Kiziba 2 et trois de ses enfants dans le territoire de Nyiragongo, voisin de la ville de Goma et un autre motard ayant été fusillé à Kilijiwe et sa moto emportée par des inconnus, la nuit du vendredi 07 au samedi 08, cinq de présumes bandits ont subi le pire traitement, qui a conduit lentement et sûrement à leur mort.
Tenez, cinq présumés bandits ont été tués sans aucune forme de procès par les habitants vers chez Roxy, un endroit bien connu au nord de la ville de Goma. Des populations sans foi ni loi, exaspérées de la situation sécuritaire se sont rendues justice, démontrant un niveau élevé de colère en battant sans pitié des jeunes accusés de vols : ces présumés criminels ont été battus à mort, avant d’être brûles pour devenir poussière.
Ce cas n’est que l’un parmi de nombreux cas. Ces derniers jours, des incursions de bandits armés finissent par des morts d’hommes tant dans la capitale provinciale du Nord-Kivu que le territoire de Nyiragongo et de même, le quarantième jour d’un présumé criminel finit par une justice populaire, qui témoigne le niveau très élevé de violence : le nouveau maître de Goma n’a pas de prison et de cachot pour les malfrants.
Dans cette logique où la justice est absente, le règlement de compte brille à mille fées. La ville de Goma est occupée depuis plus de deux semaines par la coalition AFC/M23, mais la ville de Goma n’est pas totalement contrôlée par ce nouveau maître : des éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo, des résistants Wazalendo et d’anciens prisonniers font encore la loi dans une partie de Goma, surtout pendant des heures tardives où le noir, le silence est malheureusement synonyme de terreur.
Des problèmes entre deux individus se résolvent depuis par la mort d’un : aucune procédure judiciaire n’est au rendez-vous, aucune justice n’est établie pour porter plainte, laissant ainsi place à des règlements de comptes qui ne cessent d’endeuiller la capitale provinciale du Nord-Kivu.
Après ces actes barbares et à l’absence de l’état, aucune enquête n’est effectuée pour établir les causes derrière ces meurtres et les responsibilités des personnes qui sont tuées sans aucune forme de justice populaire.
La Rédaction