La répression violente d’une manifestation contre la MONUSCO mercredi 30 août à Goma, dans l’Est de la République démocratique du Congo, continue de susciter l’indignation. L’opposant Moïse Katumbi a vivement condamné ce jeudi ces violences, qui auraient fait une quarantaine de morts parmi les manifestants dont un agent de l’ordre, selon un bilan encore provisoire.
« Je condamne fermement le massacre qui a eu lieu à Goma. Les victimes étaient non armées et cette répression sanglante constitue un crime grave contre l’humanité », a déclaré M. Katumbi dans un communiqué. « Les images insoutenables qui circulent prouvent que le droit fondamental à la vie a été bafoué », a-t-il ajouté.
Pourtant non autorisée par l’autorité provinciale, la manifestation était organisée à l’appel d’un groupe mystico-religieux local nommé « Foi naturelle judaïque et messianique vers les nations ». Ce groupe exigeait ipso facto le départ de la force onusienne Monusco, présente en RDC depuis 1999 mais jugée inefficace face aux groupes armés, qui déstabilisent l’Est du pays.
Face à une orde d’individus visiblement « drogués » et hors de contrôle, les forces de sécurité ont violemment dispersé les manifestants, qui avaient pris d’assaut plusieurs artères et points chauds de la ville de Goma. L’armée congolaise dans un climat sécuritaire imprévisible et tendu, n’a pas eu d’autres options que d’utiliser la force en tirant à balles réelles sur les partisans de la secte dont certains étaient armés, à en croire la version des autorités. Outre le lourd bilan humain, la répression a soulevé de vives critiques quant au non-respect des libertés fondamentales dans le pays.
Roger Kabengele