Dans la ville de Goma en province du Nord-Kivu, les autorités brillent par une série de décisions. Alors que l’épisode autour de la circulation des motos après 18 heures n’a pas encore fini de faire couler encres et salives, une autre décision prend le dessus et cette fois-ci, ce sont les policiers et militaires en plein état de siège, qui en sont victimes et par ricochet, leurs familles entrent également en danse.
Ces familles ont été surprises par une visite inattendue de certaines autorités dont le maire de la ville et le vice-gouverneur du Nord-Kivu, leur annonçant un délai de 48 heures afin de déserter le camp Munzenze, un espace déjà cédé à l’entreprise censée construire la nouvelle prison dans la cité de Sake, en territoire de Masisi. Ne sachant où aller, les lamentations ont pris formes et les esprits se sont surchauffés.
“Ils nous ont donné 48h pour quitter le camp Munzenze. Nos maris sont des policiers et des FARDC. Ils reçoivent un salaire minime, il n’y a pas moyen que nous cherchions où habiter. Cet argent ne peut ni acheter un parcelle et moins encore construire”, se lamentent des femmes des policiers et militaires. “Ils veulent que nous quittions le camp, nous avons des enfants, où irons-nous ?”, s’interrogent ces victimes de la décision.
Mobilisées et determinées, ces femmes de ces hommes en uniforme servant sous le drapeau, commencent par visiter le chef du camp, pour savoir sur leur destination. Ne sachant quelle réponse donnée à cette foule en colère, le commandant les oriente vers la hiérarchie, qui ne cesse d’affirmer ne rien savoir sur la situation.
La colère prend ainsi une autre allure quand des femmes restées dans le camp, ont décidé d’entrer en action. Des pierres inondent ainsi la route du marché Virunga. Comme dans une comédie, ce sont les mêmes policiers dont les femmes contestent la décision de la mairie qui les posse dans la rue, qui interviennent pour tirer des coups de sommation, afin de disperser leurs propres familles.
Ces familles n’ont qu’une seule question : “Qu’ils nous disent s’ils ont déjà construit un autre camp où nous irons habiter”. Cette question n’a pas trouvé des réponses. Une source proche du camp Munzenze affirme ne rien savoir sur la destination de ces familles, après l’expiration du délai fixé par les autorités.
Contacté, le maire de Goma faisant partie de cette délégation, est resté en réunion durant toute la journée sans nous donner l’occasion de lui poser des questions y relatives. Le chef de camp nous a quant à lui, renvoyé auprès de sa hiérarchie de la Police nationale congolaise, où nos efforts sont restés vains et aucune bouche n’a accepté de répondre à nos questions.
Dossier à suivre….
Guerschom Mohammed Vicci