Des militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA), estimés à une dizaine ont été interpellés ce jeudi 09 janvier 2025 dans la ville de Goma au Nord-Kivu, lors d’une marche reprimée par la Police nationale congolaise.
“Wa Kongomani tulamuke inchi iko naenda” (Congolais, réveillons-nous, le pays est en train de partir, Ndlr), “Unissons-nous pour vaincre l’ennemi”, “Tuna choka Vita. Amani sasa” (Nous sommes fatigués de la guerre. La paix maintenant), “Hakuna Congo bila Bunagana” (Il n’y a pas la RDC sans Bunagana), “Liberez Rutshuru”, “Débout congolais, inchi inaenda” (Débout congolais, le pays est en train de partir), autant de messages lancés par des manifestants sur les calicots.
Une dizaine de militants, selon la Lucha”, ont été “brutalement” interpellés par la Police nationale congolaise, après tiraillements au niveau de l’entrée président, où la PNC avait bloqué l’avancée des manifestants vers le Gouvernorat de province, où ils avaient à coeur de lire un mémorandum.
Dans ce document, ce mouvement citoyen dénonce l’agression Rwandaise et la persistance de l’insécurité dans l’Est de la RDC. Ici, depuis plus de trois décennies, une série sans fin avec de nombreux épisodes de guerre fait rage, faisant plus de 10 millions de morts selon Kinshasa. Comme si cela ne suffisait pas, la guerre menée par le Rwanda sous le label du M23, consume des familles dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Lubero, où des affrontements font rage.
“Nous étions en train de manifester pour dénoncer l’agression rwandaise et surtout, la persistance de l’insécurité dans l’Est de notre pays”, indique Justin Mulindwa de la Lucha, qui dénonce la barbarie policière, qui a conduit à l’interpellation des militants. “Ils ont usé de la violence, de la repression sanglante pour nous barrer la route”, s’étonne-t-il.
L’interpellation des militants part d’une dispute entre ceux qui veulent à tout prix, atteindre le Gouvernorat de province et des éléments de la Police, qui réclament que ces manifestants quittent la route pour ne pas troubler l’ordre public. Après discussions sans résultat, l’usage de la force entre en jeu et des manifestants sont conduits “manu militari” dans la jeep de la PNC, avant d’être emmenés au bureau de la Police derrière la morgue de l’hôpital provincial du Nord-Kivu.
“On estime qu’ils sont plus de 10 militants qui ont été arrêtés”, présume Justin Mulindwa.
Le mouvement citoyen Lutte pour le changement demande aux autorités Congolaises à assumer leur responsabilité face à gravité de la situation sécuritaire. À cela, la Lucha attend de voir la promotion des droits des humains et de l’expression citoyenne, pour respecter l’un des droits (manifester, Ndlr) garanti par la Constitution en vigueur en République démocratique du Congo.
La Rédaction