La deuxième commémoration du Génocide congolais pour des gains économiques (Génocost) a vécu ce vendredi 02 août à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu avec des émotions tristes, des larmes sèches et des voeux de paix au rendez-vous, pour mettre fin à ces trois décennies de guerre, qui ont décimé plus d’une générations.
De prime abord, il était question de déposer en leurs dernières demeures, les victimes qui ont perdu la vie le 15 juillet dernier à Bweremana dans le territoire de Masisi, après des bombes larguées par les terroristes du Mouvement du 23 mars, M23 soutenus par le Rwanda et l’Ouganda et leur allié de l’Alliance fleuve Congo (AFC), de Corneille Nangaa.
Au cimetière du Génocost où sont enterrées toutes les victimes de la guerre de trente ans dans la partie Est de la République démocratique du Congo, sept cercueils ont été exposés, dont deux enfants en présence des autorités militaires provinciales que des nationales, représentées en ce triste événement par le ministre de mine, Kizito Pakabomba, et des membres de familles, emportées par des larmes de tristesse de voir les leur mis sous territoire.
Des voeux de paix ont été exprimés dans des prières par les représentants de différentes confessions religieuses, avant que le ministre de mine ne les symbolise par deux Colombes, lancés pour rappeler la nécessité du retour de la paix. Bien avant, les différentes autorites et la Directrice générale adjointe de Fonds national des réparations des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (Fonarev), Emmanuella Zandi sont passées pour déposer des gerbes de fleurs au cimetière du Génocost.
Le gouverneur militaire intérimaire du Nord-Kivu retrace les actes barbares contre les civils
Le gouverneur militaire intérimaire du Nord-Kivu, le Général-major Peter Chirimwami est revenu sur des actes barbares, dont l’agression et l’activisme des terroristes de l’Allied democratic forces (ADF) et d’autres groupes armés, qui ont conduit à la mort de plus de douze millions de personnes dans la partie Est de la RDC.
Les bombardements des sites de déplacés internes dont de Lushagala et 8ème Cepac du 03 mai dernier, ont conduit à des cérémonies funèbres du 15 mai. « La population du Nord-Kivu a rendu un hommage mérité aux victimes du site des déplacés internes de la 8ème Cepac par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23 ». Pour l’autorité provinciale, l’armée rwandaise est à la base de ce « crime de guerre » et « crime contre l’humanité », témoignant la proportion macabre des conflits de trois décennies et les actes délibérés des ennemis de la paix.
Le Général-major Peter Chirimwami indique que ces groupes terroristes évoluent en « sous-traitance » pour les comptes des pays voisins. Dans leurs activités, ces groupes commettent des crimes contre l’humanité, génocide et autres violations graves du droit international humanitaire dans de nombreuses agglomérations du Nord-Kivu.
Le ministre rassure sur l’engagement du gouvernement à taire les armes
Le ministre de mine, Kizito Pakabomba commence son discours avec le voeu commun : « Nous ne voulons que la paix », lance le représentant du chef de l’État en cette cérémonie, passant en revue les conséquences fâcheuses de cette guerre. « Le sang des congolais continue à couler » et derrière ce sang de trois décennies, « les familles, les mamans, les enfants pleurent leurs parents ».
Pour M. Kizito Pakabomba, sa présence témoigne l’engagement tant du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi que du gouvernement Suminwa à rétablir la paix dans l’urgence. « Je suis ici pour témoigner de l’engagement du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi ainsi que le gouvernement conduit par la Première ministre Judith Suminwa, notre engagement à rétablir la paix rapidement », explique-t-il.
Ce rétablissement de la paix passe également par celui de la justice. « Il est temps que justice soit rétablie, que les réparations soient assurées, que les millions de déplacés puissent rentrer dans leurs milieux d’origine » et à côté, que la communauté internationale reconnaisse « les crimes qui sont commis » sur le territoire de la République démocratique du Congo.
Signalons ici que les cérémonies officielles ont été présidées à Kisangani dans la province de Tshopo par la Première ministre Judith Suminwa. Dans l’ensemble des provinces dont l’Ituri, des cérémonies similaires ont vécu pour commémorer les victimes et toutes autres personnes qui ont souffert durant ces guerres.
Guerschom Mohammed Vicci