Goma, ville congolaise aux pieds du volcan Nyiragongo, est réputée pour sa passion du football. Pourtant, derrière les terrains verdoyants et les supporters en délire, se cache une réalité bien plus sombre : celle de joueurs locaux luttant pour survivre dans un environnement peu propice à l’épanouissement de leur talent.
Amitié Shamavu, entraîneur chevronné et détenteur de la licence B UEFA, tire la sonnette d’alarme : “Le football m’a tout donné, mais voir les joueurs de Goma dans la misère me brise le cœur. Il faut agir !” a-t-il déclaré d’un ton ferme.
Un quotidien difficile :
Le quotidien des footballeurs gomatraciens est loin d’être idyllique. Les entraînements se déroulent souvent sur des terrains dégradés, les équipements sont vétustes et les salaires, lorsqu’ils existent, sont dérisoires.
“Nous jouons par passion, mais il faut aussi pouvoir en vivre”, confie un joueur local sous couvert d’anonymat. Les joueurs doivent souvent cumuler plusieurs petits boulots pour subvenir à leurs besoins et ceux de leur famille.
Les conséquences d’une précarité :
Cette précarité a des conséquences directes sur le niveau de jeu et le développement du football à Goma. Les joueurs, préoccupés par leurs problèmes quotidiens, ne peuvent se concentrer pleinement sur leur sport. Les blessures sont fréquentes, faute de soins adaptés, et les carrières sont souvent brisées prématurément. De plus, la tentation est grande pour certains de se tourner vers des activités illégales pour améliorer leurs conditions de vie.
Les responsabilités sont partagées :
La responsabilité de cette situation incombe à plusieurs acteurs. Les clubs locaux, souvent sous-financés, peinent à offrir des conditions de travail décentes à leurs joueurs. Les autorités locales, bien que conscientes du potentiel du football, n’investissent pas suffisamment dans ce secteur. Les sponsors sont également peu nombreux et les partenariats avec des clubs étrangers se font rares.
Pour sortir de cette impasse, plusieurs pistes peuvent être explorées : la création de centres de formation de qualité, l’organisation de compétitions régulières, le développement du sponsoring et la mise en place de programmes de soutien social pour les joueurs sont autant d’options à envisager.
Amitié Shamavu est convaincu que le football peut être un vecteur de développement pour la ville de Goma. “Il faut investir dans la jeunesse, offrir aux joueurs les moyens de s’exprimer et de réussir. Le football, c’est plus qu’un sport, c’est une question de dignité.”
Un appel à la solidarité :
La situation des joueurs de football à Goma est un défi sociétal. Il est urgent de mobiliser tous les acteurs concernés : les pouvoirs publics, les entreprises, les organisations internationales, mais aussi les supporters et les amoureux du ballon rond. En agissant ensemble, nous pouvons donner à ces jeunes talents l’opportunité de réaliser leurs rêves et de contribuer au rayonnement de leur ville.
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