La question de l’exploitation pétrolière et gazière est revenue sur la table en République démocratique du Congo, après l’annulation le 11 octobre dernier, de l’appel d’offres pétroliers et gaziers du 11 juillet 2022.
En effet, 27 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers ont été mis aux enchères par le gouvernement congolais en 2022. Cette annulation est saluée par la société civile, qui a décrié depuis l’appel, que ces blocs se trouvaient dans des zones où habitaient des communautés et en plus, plusieurs d’entre eux sont situés dans les aires protégées en violation de la législation environnementale.
Les raisons ayant conduit à l’annulation de cet appel telles que expliquer par le ministre des hydrocarbures dont l’absence de candidatures pour certains blocs, des offres non recevables, des cas de dépôts tardifs, des offres inappropriées ou irrégulières et pour un défaut de concurrence, rentrent dans les dérives du processus que dénonçait la société civile, qui dénonçait le fait que le processus n’avait pas tenu compte de l’avis des communautés et moins encore de leur bien-être et pire, les promesses de développement faites aux populations locales, n’ont jamais été tenues.
Cette structure citoyenne déplore que ces manquements présentent des risques de poursuites judiciaires de la part des multinationales, qui se trouveraient dans le droit de réclamer des dommages et intérêts à l’État congolais, comme cela fut le cas dans le passé. “En 2018, ce dernier a déjà été condamné à verser plus de 600 millions de dollars à l’entreprise sud-africaine Dig Oil, en raison des irregularités liées à des blocs pétroliers dans la région du Graben Albertine et de la Cuvette centrale”, rappelle la société civile.
Tout en saluant l’annulation partielle de cet appel d’offres et en réaffirmant son opposition, la société civile lance la campagne nationale “Notre terre sans pétrole“. Elle vise à appeler à “l’abandon définitif” de tout projet qui peut surgir dans l’avenir, qui touchera à de nouveaux droits d’exploitation d’hydrocarbures, “et l’annulation de deux Contrats de partage de productions relatifs aux blocs gaziers et qui ont déjà été signés”, en raison de toutes les conséquences désastreuses sur la vie des Congolais, la sécurité alimentaire, la préservation de la biodiversité, les droits fonciers et les régimes de pêche ruraux, ainsi que sur la lutte contre le changement climatique.
Ces membres de la société civile impliqués dans cette campagne qui entraîne désormais 135 organisations nationales et mouvements, demandent au gouvernement congolais de prendre ses responsabilités, qui consistent à annuler définitivement ces appels pour respecter les droits des populations autochtones et la législation environnementale.
Pour clôture cette journée, un concert avec des artistes locaux engagés dans la campagne nationale “Notre terre sans pétrole“, a vécu au stade de l’ISC, où des appels ont été lancés auprès des autorités à différents niveaux pour annuler le processus en cours.
Guerschom Mohammed Vicci