La situation n’a nullement évolué dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri placées sous Etat de siège depuis près de six mois maintenant. Des situations d’insécurité continuent à être signalées ça et là. Sont soit des agriculteurs soit des voyageurs qui en sont victimes dans ces deux provinces de l’Est de la République Démocratique du Congo.
Cette situation qui semble denoter la peine de l’Etat de siège à éradiquer l’insécurité dans ces deux provinces, est déplorée par Maitre Jeampy Mufunza Kule, qui dit aussi qu’il est difficile de comprendre la série des prorogations de cette mesure, endossée courageusement par nombreux des élus nationaux.
Ce jeune notable du Nord-Kivu et Originaire de Beni, une région gâtée par les massacres des civils depuis plusieurs années demontre que seuls les élus des régions non touchées par les atrocités continuent à opter pour le maintien de cette gouvernance militaire dans la partie Est du pays.
Il estime que sont ces élus qui encouragent même le gouvernement à aller de prorogation à prorogation sans penser au préalable à une évaluation approfondie de l’impact de cette mesure dont la mission principale reste l’imposition de la paix et la sécurité.
« Il n’y a qu’une poignée des politiciens loin de la région en proie aux atrocités qui soutiennent encore l’État de siège. Il s’agit de ceux-là qui le proroge chaque jour, sans tenir compte de la vraie réalité sur terrain. A ceci s’ajoute les acteurs même de cet Etat de siège, qui sûrement en tirent dividende » tranche Maitre Jeampy Mufunza Kule.
Par ailleurs, ce jeune notable du Nord-Kivu démontre que des populations civiles, endurent un désenchantement total face à l’État de siège, suite au climat sécuritaire qui continue à se dégrader davantage dans plusieurs entités y compris celles où sévissait le calme avant son instauration.
Ainsi, celui-ci pense qu’il serait important pour le gouvernement congolais d’envisager le recours à une force spéciale du type artémis, faute de quoi il prendrait la responsabilité de renforcer l’efficacité et la force des régions militaires du Nord-Kivu et de l’Ituri.
« Il n’est jamais tard de mieux faire dit-on. Si le gouvernement congolais n’est pas à mesure de mener un lobing auprès du conseil de sécurité de Nations Unies pour qu’il soit déployée une opération militaire du genre artémis, qu’il soit alors renforcée l’efficacité et la force de frappe des régions militaires de l’Ituri et du Nord-Kivu, que d’embrouiller nos vaillants militaires dans l’administration et la mobilisation des recettes qui n’est pas leur domaine, mais qui semblent en avoir une préoccupation majeure malheureusement » a-t-il poursuivi.
Notons que malgré l’instauration de l’État de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, la situation sécuritaire n’a pas connu du tout une évolution positive attendue et souhaitée. Des populations civiles continuent à être victimes de plusieurs exactions des détenteurs illégaux d’armes, qui incendient des maisons ainsi que des véhicules.
D.V