L’Intercommunautaire du Nord-Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo, (RDC), s’oppose aux opérations d’enrôlement et d’identification des électeurs, dont le début est annoncé à ce jeudi 16 février sur l’ensemble de la 3ème aire opérationnelle. Pour cette structure, il est inadmissible que cette opération d’enrôlement soit lancée pendant que la province fait face à la guerre d’agression rwandaise entraînant un drame humanitaire.
Dans sa déclaration rendue publique mercredi 15 février à Kinshasa, la capitale du pays, l’Intercommunautaire du Nord-Kivu note que les opérations d’enrôlement et d’identification des électeurs en vue des élections générales au pays devraient être organisées en province après la fin de la guerre d’agression rwandaise, le retour de tous les déplacés dans leurs milieux d’origine, des réfugiés récemment identifiés dans les pays voisins et le rétablissement réel de l’autorité de l’État sur toute l’étendue du Nord-Kivu.
Cette structure, regroupant toutes les communautés du Nord-Kivu, demande au gouvernement congolais de privilégier simultanément la recherche de la paix et l’assistance humanitaire en faveur des populations déplacées.
Par conséquent, l’Intercommunautaire du Nord-Kivu, appelle les acteurs politiques de la province à s’abstenir de la sensibilisation de la population pour ce processus d’enrôlement des électeurs.
Il convient de préciser que les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo demeurent dans une crise sécuritaire croissante suite à la guerre d’agression imposée à la République démocratique du Congo par l’armée rwandaise, sous le label du M23. Celle-ci a déjà entrainé ces territoires dans une crise humanitaire sans précédent, vouant ainsi des milliers des populations au déplacement forcé.
À côté de cette guerre d’agression, d’autres territoires du Nord-Kivu, dont Beni et Lubero font notamment face à l’activisme accru des groupes armés locaux et dont des ADF, auteurs des massacres de plusieurs civils dans la région de Beni. Les exactions de cette rébellion d’origine ougandaise sont à la base du déplacement massif des habitants, depuis plus de 7 ans maintenant. Dans le territoire voisin de Lubero, des villages, localités et agglomérations sont théâtres des violences armées, ce, entre factions Maï-Maï. C’est le cas de la chefferie de Baswagha, où près de 10 localités restent sous contrôle des détenteurs illégaux d’armes.
La Rédaction