Le député national Muhindo Jean-Baptiste Kasekwa a lors d’une conférence-débat organisée samedi 15 juillet à Goma, appelé la classe politique du Nord-Kivu à boycotter les élections de décembre 2023 surtout au niveau provincial, jusqu’à la libération des territoires de Rutshuru et Masisi, lesquels demeurent sous l’emprise du M23, appuyé par le Rwanda.
Cet opposant motive sa proposition par le fait que les élections ne seront pas organisées dans les territoires précités et que les députés provinciaux du Nord-Kivu, ne pourront pas siéger et élire un gouverneur civil.
« Que toute la classe politique du Nord-Kivu accepte de décréter un cessez-le-feu politique. Nous disons à la CENI et au gouvernement que nous n’allons pas déposer nos candidatures à la députation provinciale parce que nombreux ont déjà déposé à la députation nationale, parce que sans Masisi et Rutshuru, la députation provinciale n’aura aucun résultat. Nous exigeons que le gouvernement et la communauté internationale fassent des miracles pour libérer ces deux territoires », propose-t-il.
Muhindo Kasekwa regrette au même moment que les acteurs politiques congolais et même les activistes pro-démocratie, se soient autant concentrés sur les élections de décembre 2023, oubliant l’agression qui pèse sur le pays. Il a ainsi annoncé qu’il ne sera pas candidat avant que Rutshuru et Masisi ne soient libérés des mains des agresseurs.
« L’un des dangers que ces élections présentent, est que tous les leaders politiques du Nord-Kivu sont focalisés sur les élections, plus personne ne se préoccupe de la libération de Masisi et de Rutshuru. Même les acteurs des mouvements citoyens, ceux qui étaient en train de mobiliser pour les manifestations sont candidats. Ils ne sont plus à mesure de mobiliser. Les animateurs de la société civile sont pareils. Lorsqu’il n’y a plus de gardien dans le poteau alors, l’adversaire peut marquer. Le Rwanda risque de marquer contre nous », poursuit ce membre de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement, ECiDé de Martin Fayulu.
Au stade actuel, si rien n’est fait, les territoires de Masisi et Rutshuru en dépit de la présence des éléments de la Force régionale de l’EAC, ne pourront pas participer aux élections de décembre. Ces deux territoires n’ont pas pris part à l’opération d’identification et enrôlement des électeurs, plusieurs entités étant encore sous le joug des terroristes, soutenus par le Rwanda.
Yannick warangasi, à Goma