Des échauffourées entre la population et les outils de sécurité, ont débouché, vendredi 12 août, en ville de Butembo (Nord-Kivu), sur la mort de quatre éléments de la police, un officier blessé, l’incendie de trois jeeps dans la partie nord de la ville. Les manifestants ont aussi récupéré 8 armes. Ce bilan a été avancé par le porte parole de l’armée dans le secteur opérationnel Sokala I. L’honorable Simon Kazungu Muhayirwa, député honoraire de Butembo qui s’est confié à la presse locale la soirée de ce vendredi, déplore ces dégâts humains et matériels et estime que « la population ne doit pas prendre l’armée et la police pour ennemi ».
Ce notable du Nord-Kivu, dit redouter que ces genres d’agissements balisent le couloir à l’infiltration de la ville, après l’évasion, mercredi 10 août dernier, de plus de 800 détenus dont des criminels et des rebelles de l’ADF, à la prison de Kakwangura (Prison centrale de Butembo).
« Il n’y a pas de guerre entre l’armée ou la police et la population. On doit collaborer pour la sécurité de notre ville de Butembo, voilà ce qu’on doit faire et ne pas vraiment écouter n’importe qui veut révolter la population ou faire à ce que les gens soient révoltés. Et notre population doit user de trop de sagesse et de trop de prudence, on devra faire trop attention parce que maintenant il faut qu’on sache que le loup est entre nous la population et on doit faire très attention pour dénicher qui est qui et qui fait quoi » fait-il savoir.
Pendant ce temps, des voix se lèvent de partout pour décrier les propos, qualifiés de « diffamatoires » tenus mercredi 10 août dernier, sur les antennes de Radio Okapi, où le capitaine Antony Mwalushayi, porte parole de l’armée dans le secteur Sokala I Grand Nord-Kivu, a affirmé, au cours du magazine « Dialogue entre congolais », que la ville de Butembo était constituée « des groupes de pression et des mai-mai ».
Dans sa réaction à ces propos, la société civile coordination urbaine de Butembo, a, jeudi 11 août, exigé que cet officier de l’armée soit relevé de ses fonctions, pour ces propos « qui démontrent une théorie du complot ».
Pour sa part, l’honorable Simon Kazungu Muhayirwa, pense que les autorités tant politiques que militaires, devraient éviter toute forme de communication, susceptible de compromettre le mariage civilo-militaire, au risque de retourner la population contre les outils de sécurité.
« On ne doit pas s’improviser à dire n’importe quoi quand on veut parler à une population qui est meurtrie, quand on veut parler à une population qui est en souffrance, qui est entrain de perdre les siens, donc il faut faire très attention. Donc, faut pas considérer que tout Nande ou tout habitant de Butembo est mai-mai, c’est un erreur très grave, il ne faut pas aussi que la population de Butembo considère que tout militaire est ennemi parce qu’il y a un militaire qui a dit telle ou telle autre chose » a-t-il confié à AGORAGRANDSLACS.NET.
Toute la journée de ce vendredi, les activités socioéconomiques sont restées paralysées au centre ville de Butembo. Jusque tard dans la soirée, des coups de feu se faisaient entendre dans plusieurs parties de la ville. Des effectifs militaires ont été renforcés depuis la soirée afin de rétablir la situation. Jusqu’à présent, les autorités locales, n’ont rien communiqué sur cette situation.
Didy Vitava