De nouvelles informations provenant de sources locales et indépendantes mettent en cause le Rwanda, l’accusant de continuer à apporter son soutien aux terroristes du Mouvement du 23 mars (M23), actifs dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Dans un enregistrement audio, une source décrit avec précision le passage de combattants lourdement armés en provenance du Rwanda, via la localité de Tchanzu. Ceux-ci se seraient ensuite déployés dans différentes positions du territoire de Rutshuru, tenues par le M23.
Ces mouvements interviennent quelques heures après une offensive surprise des Wazalendo ces dernières 48 heures, qui aurait pris de court les terroristes. Incapables de faire face seuls à cette menace, les combattants du M23 se seraient alors tournés comme d’habitude vers le Rwanda, pour obtenir des renforts et du matériel militaire.
Bien que le gouvernement rwandais nie tout soutien au M23, l’implication de Kigali a déjà été pointée à de nombreuses reprises par Kinshasa et la mission onusienne Monusco. Récemment, les États-Unis ont même gelé leur aide militaire au Rwanda en représailles. Les nouveaux témoignages recueillis sur le terrain viennent donc renforcer les soupçons d’ingérence rwandaise dans ce conflit.
Outre l’infiltration d’hommes et d’armes, notre source rapporte également des enlèvements de jeunes par les terroristes du M23 dans les villages environnants, cherchant probablement à renforcer leurs effectifs. Une situation qui rappelle les exactions commises par ce groupe armé par le passé.
Alors que les positions se durcissent entre Kinshasa et Kigali, ces révélations risquent d’attiser encore davantage les tensions entre les deux pays voisins. Le rôle trouble joué par le Rwanda dans cette zone instable de l’Est congolais, reste un point de discorde majeur.
Nazali M Tatu