La situation des terroristes du M23-ARC continue de se détériorer, accentuée par l’offensive surprise des Wazalendo ces derniers jours dans les territoires de Masisi et Rutshuru. Au cœur de cette débâcle, des témoignages saisissants de combattants désabusés, mettent en lumière les failles profondes ébranlant ce mouvement rebelle. Plongeons dans une analyse détaillée de ces faiblesses, illustrées par des exemples concrets.
Mise en avant de la seule communauté tutsi : un biais communautaire destructeur
L’une des faiblesses les plus criantes du M23-ARC, est son obsession pour les seuls intérêts de la communauté tutsi, reléguant les autres groupes ethniques au second plan. Ce parti pris est illustré par des figures telles que Bertrand Bisimwa, un mushi de Bukavu (Président), Willy Ngoma, un mukongo originaire de Bas-Congo (porte-parole), et le Colonel Kabengele (déserteur et recherché par la justice militaire FARDC). Cette partialité a créé des tensions internes et a sapé l’unité du groupe.
Pacifique M., un ex-combattant repenti, témoigne : « Ils nous ont forcés à les rejoindre en nous menaçant, mais une fois dans leurs rangs, c’était clair que seuls les Tutsis comptaient. Cela a créé des tensions au sein du groupe ».
Recrutements forcés des jeunes gens sur base de fausses promesses : illusions brisées
Le recrutement coercitif de jeunes attirés par des promesses vides, représente une autre faille majeure du M23-ARC. Anselme B., un exemple poignant, relate son expérience : « Ils ont promis certains avantages et un travail stable. Au lieu de cela, j’ai été jeté dans un conflit sans fin, malgré l’opposition de mes proches ». Ces illusions brisées ont conduit à la désillusion et à la démotivation parmi les recrues.
Non-paiement de leurs combattants : démotivation généralisée
L’incapacité du M23-ARC à rémunérer ses combattants a engendré la méfiance et la frustration au sein du groupe. Un ex-membre témoigne : « Nous risquions nos vies, mais nos commandants gardaient l’argent pour eux-mêmes. Impuissants et incapables de réclamer, moi et mes camarades avons décidé de nous en aller ». Cette négligence financière a miné la cohésion interne du M23-ARC, créant un climat de démoralisation généralisée.
Non-respect des accords et double jeu : perte de crédibilité
Une chose à retenir à propos de ces terroristes, ce qu’ils ne disent jamais ce qu’ils font et ne font jamais ce qu’ils disent. Le M23-ARC, par son non-respect répété des accords de cessez-le-feu et ses jeux diplomatiques douteux, a perdu toute crédibilité. Les promesses non tenues et le volte-face ont alimenté l’instabilité régionale et érodé la confiance envers ces terroristes.
Face à ces faiblesses internes, le M23-ARC semble être dans une impasse inévitable. La reddition apparaît comme la seule voie pour un groupe épuisé et divisé. Un retour à la paix offre une lueur d’espoir, pour une région déchirée par des années de conflit. Les témoignages poignants des combattants repenties, au nombre d’une cinquantaine rappellent de manière poignante, les conséquences dévastatrices de la poursuite de la violence.
Nazali M Tatu