Les violences atteignent des proportions souvent alarmantes dans des camps de déplacés dans et autour de la ville de Goma, au Nord-Kivu. Une enquête menée conjointement par Epicentre, satellite et Médecins sans frontières (MSF) sur des thématiques telles que la mortalité rétrospective, la fréquence et type d’événements violents subis par les personnes déplacées, couverture vaccinale contre la rougeole et état nutritionnel des enfants âgés de 6 à 59 mois entre novembre 2023 et avril 2024, révèle que situation perdure.
Si les violences physiques et psychologiques occupent une place importante dans ces camps qui regorgent plus de deux cents mille personnes, la violence sexuelle demeure la principale forme parmi celles qui sont signalées.
« Nous continuons à observer une fréquence très élevée de cas de violence signalés parmi la population dans les quatre camps, en particulier de violence sexuelle », a laissé entendre Erica Simons, épidémiologiste chez Epicentre lors de l’enquête, soulignant les conditions de vie difficiles dans lesquelles vivent de centaines de milliers de personnes qui ont été contraintes de fuir leurs entités, laissant au passage leurs moyens de subsistance derrière.
« Elles n’ont plus accès aux champs qu’elles cultivaient et sont dépendantes d’une aide alimentaire irrégulière et insuffisante, alors qu’elles subissent encore des violences quotidiennes liées au conflit en cours », s’était lamenté l’épidemiologiste.
L’enquête indique que les équipes des Médecins sans frontières (MSF), éparpillées dans des camps et sites des déplacés en raison des soins de santé de primaire, la promotion de la santé et la prise en charge de la malnutrition des survivants de violences sexuelles qu’offre cette organisation humanitaire, témoignent de la vulnérabilité « aigüe » tant des femmes, adolescents que des enfants.
Camille Niel, coordinatrice d’urgence pour MSF à Goma renseigne que le nombre de cas de personnes traitées en termes de violences sexuelles reste « extrêmement » élevé, d’où, l’appel de Médecins sans frontières à garantir la protection des personnes déplacées, et répondre de manière adéquate à cette épidémie de violences.
Guerschom Mohammed Vicci