Le Burundi, par l’intermédiaire de son ambassadeur auprès de l’Union africaine, Willy Nyamitwe a annoncé son retrait de la Mission africaine de soutien et de stabilisation en Somalie (AUSSOM). Ce départ souligne des tensions croissantes au sein de la mission, particulièrement autour des quotas de troupes et des divergences sur leur répartition.
Le Burundi, déçu par la limite imposée de 1 041 soldats, avait insisté pour déployer au moins 2 000 hommes afin de jouer un rôle significatif dans les opérations en Somalie. Ce désaccord s’inscrit dans un contexte plus large de mécontentement partagé par d’autres pays contributeurs. Djibouti, par exemple, par la voix de son ambassadeur Abdi Mohamud Eybe, a également critiqué le cadre opérationnel de la mission.
Les relations tendues entre la Somalie et l’Éthiopie compliquent davantage la situation. La récente décision de Mogadiscio d’écarter les forces éthiopiennes d’AUSSOM, citant des raisons de souveraineté, reflète une méfiance persistante envers l’implication éthiopienne dans la région. Cette dynamique est particulièrement visible dans la région de Gedo, un territoire stratégique où les intérêts éthiopiens et somaliens s’affrontent régulièrement.
Des experts notent que l’Éthiopie pourrait chercher à repositionner son rôle en Somalie en influençant le discours sur la stabilité régionale, à l’instar d’exemples internationaux tels que l’Afghanistan. Cette approche pourrait transformer la manière dont la communauté internationale perçoit les défis sécuritaires somaliens.
Le retrait des troupes burundaises constitue une perte importante pour AUSSOM, menaçant de limiter son efficacité dans la lutte contre Al-Shabaab. Ce développement soulève des interrogations sur l’avenir de la mission, et sa capacité à gérer un environnement régional de plus en plus fracturé.
FNK