Dans son plan de “réparation”, le Fonds national des réparations des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (Fonarev) met en place à dater de ce vendredi 20 décembre, des cliniques mobiles “gratuites”, notamment dans les camps de déplacés de Don Bosco Ngangi en territoire de Nyiragongo et de 8e Cepac à Mugunga en ville de Goma, au Nord-Kivu.

Dans son mot, la Directrice générale adjointe de Fonarev en charge des opérations, madame Emmanuella Zandi est revenue avec tristesse, sur les conséquences de la vieille guerre de plus de trois décennies, qui secoue l’Est de la République démocratique du Congo.
“Les conflits déchirent cette région et ont causé des souffrances inimaginables. Ils ont laissé derrière eux des familles entièrement brisées, des communautés dévastées et des vies interrompues”, s’est attristée-t-elle. Ce drame humain s’étend notamment dans les villes de Goma (Nord-Kivu), Kisangani (Tshopo) et Bunia en Ituri, “où les récits de douleurs et des pertes sont devenus une triste réalité”.

Dans ce contexte difficile, à l’issue de l’identification pilote dans les camps de déplacés de 8e Cepac à Mugunga (Goma) et Don Bosco Ngangi dans le territoire de Nyiragongo, le Fonarev lance alors ces cliniques mobiles pour venir en aide aux victimes, qui ont raconté “leurs histoires, leurs cris de désespoir mais également leurs espoirs d’un avenir meilleur”.
“Le Fonds (Fonarev) a lancé dans le cadre de son programme des mesures urgentes, des cliniques mobiles en faveur des victimes pré-identifiées, des déplacés et vivant dans les camps”, dans le souci primordial de “rendre accessible l’accès aux soins de santé primaire aux victimes déplacées”, pour faire face à la problématique de santé publique à laquelle les déplacés sont confrontés.
Ces installations offrent aux victimes “un soutien de base, allant de la prise en charge médicale, psychosociale jusqu’aux mesures d’assainissement et de l’amélioration d’accès à l’eau potable”, explique la DGA Emmanuella Zandi, dans un souci de renforcer la proximité entre les personnes victimes qui vivent dans les camps et les familles d’acceuil, d’avec les structures sanitaires.

Pour des cas compliqués pour ces cliniques mobiles “gratuites”, Fonarev renseigne que ces personnes seront déférées dans d’autres hopitaux “partenaires”, où les frais de transfert et de prise en charge seront entièrement assurés.
“Les cas nécessitant une prise en charge plus complexes, seront référés vers des partenaires ayant des plateaux techniques”. Parmi les hopitaux où les cas “graves” seront envoyés, le Centre hospitalier Bethesda (CBCA Ndosho, Ndlr) et l’Hôpital provincial du Nord-Kivu.
Recours à l’expertise locale, les hopitaux encouragent Fonarev
Le Docteur Matata Ngilima, Médecin Directeur de l’Hôpital provincial du Nord-Kivu estime que l’approche adoptée par Fonarev, qui a tendu la main à l’expertise locale pour résoudre les problèmes locaux est à encourager. “Je crois que Fonarev a bien réflechi en tendant la main aux hopitaux locaux. Ça été bien pensé, bien réalisé”, se félicite le Médecin.

Le Représentant des victimes reconnait l’engagement du Fonds national des réparations des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité en faveur des victimes. “Votre visite témoigne votre compassion et votre volonté d’apporter un changement positif dans nos vies”, s’est-il réjoui au nom de toutes lss victimes.
Néanmoins, il plaide pour un partenariat direct avec les victimes bénéficiaires pour toutes les actions menées par Fonarev, pour réunir toutes les énergies afin de s’assurer d’une “véritable réparation” à toutes les personnes touchées, et celles qui continuent d’être touchées par ces années de guerre.
Signalons ici que la cérémonie a été présidée par le Vice-gouverneur policier du Nord-Kivu, le Commissaire divisionnaire Romuald Ekuka. Elle a connu la participation tant de partenaires nationaux qu’intenationaux dans la mise en oeuvre de ces mesures urgentes, ainsi que des autorités locales dont l’administrateur du territoire de Nyirangongo, le Commissaire supérieur principal Malosa Mboma.
Ces cliniques mobiles “gratuites” sont dans un premier temps installées pour une période de deux mois. À l’issue de cette période, d’autres mécanismes seront mis en place par Fonarev pour s’assurer d’une amélioration des champs d’activités, à partir des expériences issus de cette étape pilote.
La Rédaction