Dans le cadre de lutter contre les menaces de la chenille légionnaire en République Démocratique du Congo, particulièrement en territoire de Rutshuru, (Nord-Kivu), où la chenille légionnaire dévaste des champs des maïs, les agriculteurs devront inspecter et contrôler le champ dès l’apparition des plantes de maïs pour éviter son expension exponentielle dans les champs de la zone.
Cette indication a été faite, lundi 3 octobre, par Alfred Mutundi responsable d’Agriculture référence entreprise, (AGRIREF), une organisation basée à Goma, au Nord-Kivu. Elle intervient dans le secteur agricole.
Selon ce chercheur technologique et semencier en province, pour limiter les dégâts de la chenille légionnaire, les paysans doivent recourir aux techniques locales notamment semer avec les premières pluies propices aux cultures, en adoptant des variétés de maïs résistantes et au besoin celles à maturation précoce.
« Les agriculteurs doivent semer en ligne pour faciliter les autres moyens de lutte plus tard. Appliquer les doses recommandées (optimales) d’engrais au moment opportun pour produire des plantes robustes capables de compenser les dégâts causés, éliminer les adventices de type graminées et autres plantes hôtes tout autour et aux alentours de la parcelle planter des haies d’arbres légumineux ou des plantes à fleurs pérennes autour du champ, servant d’abris pour les insectes bénéfiques, prédateurs et oiseaux, faire des cultures de maïs intercalées avec celles compatibles, moins susceptibles ou non hôtes, telles que le niébé (haricot) et le manioc », dit-il.
Se servant de son expérience, il estime que la lutte mécanique reste aussi une solution pour affaiblir cette espèce et propose que les actants en agriculture ecrasent régulièrement les œufs avant leur phase de développement ou peuvent récolter manuellement les larves (pour les petites parcelles).
» Vous constaterez des tas d’œufs des noctuelles à la surface inférieure des feuilles des plantes hôtes, la présence des plages vitrées sur les feuilles, des matières semblables à la sciure des bois sur les feuilles », explique-t-il.
Parlant du traitement local des plantes dans l’objectif de repouser les insectes, il énumere certains produits, capables de faire à la menace de la chenille légionnaire.
« Localement avec le traitement à base plantes on peut se servir du consoude, absinthe, tanaisie, piment, tephrosia, faux neem (Melia azedarach). Les traitements à base de neem (Azadirachta indica) s’avèrent actuellement les plus efficaces », a t-il rassuré.
Ce spécialiste en agriculture s’insurge néanmoins contre la faible considération du secteur agricole par le gouvernement congolais qu’il juge d’une branche porteur du développement, capable de réduire sensiblement le chômage. Pour lui, invsetir dans ce domaine en République Démocratique du Congo c’est contribuer à la sécurité du pays en limitant l’adhésion des milliers des jeunes dans les mouvements rebelles qui sèment des troubles dans les différentes zones d’application de l’agriculture.
Par ailleurs, il reste convaincu que certains produits de lutte contre la chenille légionnaire peuvent être rares ou inaccessibles aux cultivateurs suite à l’insuffisance des moyens financiers. Il invite le ministère en charge de l’agriculture d’investir d’avantage dans les produits agricoles de lutter contre les insectes destructeurs et faciliter leur accès aux paysans.
« Pour les produits chimiques on peut utiliser le rocket ou encore une combinaison avec des tranchées de l’endosulfan (1l/ha). Le carbaryl (310g/ha). La cyperméthrine (150ml/ha) et le fénitrothion », a fait savoir cet environnementaliste.
Au même moment il appelle l’Etat congolais à l’encadrement et outillage des agronomes affectés dans les différents services étatiques pour qu’à leur tour, accompagnent les paysans en fonction des innovations apportées dans le domaine de l’agriculture, comme moyen de booster le secteur dans les milieux ruraux.
Depuis plusieurs années, avec les premiers signes du changement climatique, la chenille légionnaire menace des vastes étendues de maïs au Nord-Kivu. Le territoire de Rutshuru est le plus touché en province.
Trésor Wayitsomaya