Le débat autour de la revision ou du changement de la Constitution du 18 février 2006 est revenu en chaud, après les propos du Président Félix-Antoine Tshisekedi à Kisangani, dans la province de la Tshopo. Dans son allocution, le chef de l’État a clairement laissé entendre que cette dernière est fruit de l’étranger et donc, il faudra une nouvelle qui tient compte de la réalité de la République démocratique du Congo.
Cet avis est loin de faire l’unanimité dans la classe politique. Le parti politique Leadership et gouvernance et le développement, LGD en province du Nord-Kivu voit le discours du Président comme à la fois “divisionniste” et “très insolent” tant à l’envers des populations, qui l’ont conduit à la magistrature suprême qu’aux acteurs politiques.
Jusque-là, le LGD ne se plaint pas. Là où le mal entre en lice, “il a dépassé les bornes en s’attaquant à la constitution”, regrettant que le Président Félix-Antoine Tshisekedi ait ouvertement jeté de l’oppobre sur une constitution sur laquelle il a posé sa main deux fois pour la prestation de serment. “C’est très décevant que nous puissions avoir un Président de la République, un homme au sommet de l’État qui ne sait pas s’évaluer mais qui ne sait qu’évaluer les autres”, s’attriste Bruno Mwitoere, président fédéral de LGD au Nord-Kivu.
“Ce n’est pas le nombre de mandats qui définit le leadership d’un Président de la République”, insiste Bruno Mwitoere, fustigeant que Félix-Antoine Tshisekedi n’ait pas suffisamment de ces mandats pour imposer son leadership et de ce fait, “On lui laisse la chance de finir son mandat et partir, dégager pour ne plus revenir un jour”.
Au stade actuel, le président fédéral de LGD au Nord-Kivu pense que le Président Félix-Antoine Tshisekedi ne devrait pas désorienter l’attention, pour donner de nouvelles priorités. Pour lui, tous les regards sont actuellement penchés sur la priorité des priorités, “recouvrir l’intégrité territoriale de notre pays”, affirmant que le pays devrait être sous “état d’urgence”, en voyant les frontières actuellement envahies par des pays voisins.
À cette priorité, les questions de l’éducation et du développement doivent suivre pour sortir la République démocratique du Congo du chaos actuel. Bruno Mwitoere appelle plutôt le pouvoir à se concentrer sur l’essentiel pendant cette période où la crise ronge tous les domaines.
Guerschom Mohammed Vicci