Les habitants de la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), expriment leur ras-le-bol face au non-respect de la réduction des prix des produits de première nécessité, comme convenu par le gouvernement.
Furaha Ruth, une femme de ménage rencontrée au marché central de Bunia, a fait part de son indignation concernant le non-respect de cette baisse des prix par les commerçants, qui n’ont donné aucune explication depuis l’entrée en vigueur de cette mesure.
Selon elle, ce non-respect constitue un sabotage qui mérite des sanctions sévères de la part du gouvernement, par l’intermédiaire du ministère de l’Économie, car les commerçants profitent de la situation au détriment des populations de l’Ituri, déjà éprouvées par des séquelles psychologiques.
Sylvie Mawazo, une autre femme de ménage, a également appelé à l’intervention du gouvernement, via le ministère de l’Économie et l’appareil judiciaire, afin de rétablir l’ordre dans le secteur commercial de la province.
Interrogés par l’ACP, certains commerçants grossistes ont avancé deux raisons expliquant le non-respect de la réduction des prix. Ils ont évoqué les tarifs douaniers élevés et la tracasserie exercée par des groupes armés et des hommes en uniforme le long de la RN 27, qui relie Mahagi à Bunia.
Ils ont donc demandé au gouvernement d’intervenir pour réduire les tarifs douaniers aux frontières via la DGDA (Direction Générale des Douanes et Accises) et d’éliminer les barrières illégales érigées par ces groupes armés et ces hommes en uniforme incontrôlés, afin que la situation puisse revenir à la normale.
Il convient de rappeler que le gouvernement congolais avait signé le 9 décembre dernier, en collaboration avec les principaux importateurs du pays et la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), un accord visant à réduire les prix des denrées alimentaires importées.
Cet accord a été signé sous l’égide de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, qui avait annoncé une réduction significative des prix sur des produits essentiels tels que le poisson, le poisson salé, le lait, le sucre, la viande, les cuisses de poulet et le riz.
La réduction des prix des produits de première nécessité est entrée en vigueur trois mois après le décret signé par Madame la Première ministre à la mi-septembre, qui avait réduit le taux de prélèvement des droits de douane sur ces denrées alimentaires.
Chadrack Byaruhanga, depuis Bunia