Un militaire de Forces Armées de la République Démocratique du Congo(FARDC) a tiré à balles réelles sur son compagnon d’arme et la mort s’en est suivie quelques instants après. L’incident s’est produit l’après midi de ce mercredi 1er juin en localité de Musu, groupement Bawisa, chefferie des Watalinga en territoire de Beni(Nord-Kivu).
D’après le témoignage de la société locale, par l’entremise de son secrétaire rapporteur Baraka Basweki, tout est parti d’une dispute autour d’une tige de cigarette entre les deux compagnons d’arme.
« La dispute entre les deux militaires a durée quelques minutes avant que l’un ne tire sur l’autre. La victime s’est tirée avec des blessures et a rendu l’âme en route lorsque l’on tentait l’amener à l’hôpital pour essayer de sauver sa vie » a relaté l’acteur de la société civile.
À lui de préciser qu’après s’être rendu de la gravité de son acte, l’auteur s’est volatilisé dans la nature. D’autres militaires réguliers ont crépité plusieurs balles pour tenter de dissuader le fugitif. Situation qui a été à la base d’une panique totale dans le chef de la population qui croyait à une nouvelle incursion des rebelles ADF.
« À Watalinga, la situation sécuritaire est généralement calme. Sauf qu’en écoutant les balles qui ont retenti cet après midi à Musu, la population a cru à une incursion de l’ennemi. Après vérification, on a constaté qu’il s’est agi des balles qui ont été tirées par les militaires eux-mêmes qui tentaient de maîtriser l’un d’eux, auteur de l’assassinat de son collègue » a conclu Baraka Basweki avant de révéler que, jusqu’à la livraison de l’information, le militaire, auteur du meurtre, était toujours en fuite et que le corps de l’infortuné sera mis en terre ce jeudi 02 juin 2022.
En effet, dans la région de Beni, les assassinats entre militaires loyalistes et/ou contre leurs dépendants sont devenus très récurrents. Certains analystes attribuent ce phénomène à un problème de traumatisme en raison de combattre, pendant si longtemps, des rebelles terroristes de l’ADF qui tuent atrocement des civils généralement à l’aide des armes blanches. Pour eux, ce mode opératoire de l’ennemi ne peut qu’affecter le sens psychologique des militaires qui le vivent presque quotidiennement. D’où la nécessité, en plus de la détraumatisation, de la relève de certaines unités qui ont trop duré entrain de s’affronter à ces rebelles estiment les mêmes analystes.
Philémon Kachelewa depuis Beni