Un projet ambitieux vient d’être annoncé par le président ougandais Yoweri Museveni, promettant de révolutionner les échanges en Afrique centrale. Au cœur de cette initiative : une route reliant Arua en Ouganda à Obo en République centrafricaine (RCA), en passant par Isiro en République démocratique du Congo (RDC).
“Une route sera construite de Arua via Isiro pour aboutir à Obo en RCA”, a déclaré Museveni, lors de la célébration du 62e anniversaire de l’indépendance de l’Ouganda. Ce projet, estimé à plus de 1000 kilomètres, ne se limite pas à un simple ruban d’asphalte. Il représente un véritable corridor économique qui pourrait redessiner la carte des échanges dans la région.
Mais l’ambition ne s’arrête pas là. Museveni a également évoqué une seconde route : “Une autre connectera la RCA au Soudan du Sud via Yei en passant par Maridi puis Yambo (354,6 km). Ainsi, l’Afrique de l’Est sera connectée par route”, Une vision globale qui témoigne d’une stratégie de désenclavement à grande échelle.
Pour la RCA, pays enclavé, ces nouvelles voies de communication sont une aubaine. Elles offriront un accès plus direct aux ports de l’océan Indien via l’Ouganda et le Kenya, réduisant considérablement les coûts et les délais de transport pour les importations et les exportations.
L’enthousiasme de Museveni pour ce projet est palpable. “La RCA sera un très bon partenaire d’affaires avec l’Ouganda. La RCA vient juste après la RDC et le Soudan du Sud”, a-t-il affirmé, positionnant clairement la RCA comme un partenaire commercial prioritaire pour l’Ouganda.
Les retombées économiques attendues sont multiples. Outre la facilitation des échanges commerciaux, ce corridor devrait stimuler le développement local tout au long de son tracé. Des villes comme Arua, Isiro et Obo pourraient voir leur importance économique croître considérablement, devenant des hubs régionaux.
Ce projet s’inscrit dans une tendance plus large d’intégration économique en Afrique. Il fait écho aux efforts de l’Union africaine pour créer une Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), en facilitant concrètement les échanges intra-africains.
Cependant, des défis de taille attendent les protagonistes de ce projet. La coordination entre les trois pays concernés, la sécurisation des zones traversées, notamment dans l’Est de la RDC, et le financement de l’infrastructure seront des enjeux cruciaux.
Malgré ces obstacles, l’optimisme reste de mise. Ce corridor Arua-Obo pourrait bien être le catalyseur d’une nouvelle ère de coopération et de prospérité en Afrique centrale. Il ne reste plus qu’à transformer cette vision en réalité, un défi que Museveni semble prêt à relever.
Claudine N. I.