La communauté pygmée se dit, à son tour, très consternée par la guerre imposée à la République Démocratique du Congo par le Rwanda, sous couvert du M23, précisément dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo dans la province du Nord-Kivu.
Dans une interview accordée à la presse mercredi 7 décembre à Goma, Ramu Musafari, président de la communauté Mbuti en province du Nord-Kivu, laisse entendre qu’en créant le Mouvement du 23 mars, le Rwanda a pris pour première cible les personnes pygmées.
À l’en croire, le pays de Paul Kagame est en train de tout faire pour éliminer ces premiers occupants du Congo afin de récupérer leurs forêts. Celui-ci justifie cette déclaration par le fait que le peuple pygmée vit dans la forêt et les affrontements entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo commencent d’abord dans leur fief avant de s’épanouir dans des cités surpeuplées.
« L’agression Rwandaise, c’est un système de nous éliminer dans notre province, surtout au niveau de l’Est de la République Démocratique du Congo. À travers cette agression, nous, les ba Mbuti, nous sommes les plus vulnérables, les plus touchés plus que d’autres communautés parce que nous, nous vivons dans la forêt et c’est dans les forêts où nous vivons que se trouvent les bastions de ces rebelles », dénonce le président.
Réagissant à un quelconque dialogue avec les terroristes du M23, Ramu Musafari appelle le gouvernement congolais à ne pas céder aux caprices de l’ennemi. Il souligne que, depuis belle lurette, le dialogue avec les rebelles n’a jamais produit un résultat positif.
Pour lui, si les rebelles du M23 acceptent d’adhérer au processus de paix en République Démocratique du Congo, ils n’ont qu’à déposer leurs armes volontairement et de retourner à leur point de départ sans demander l’aval du Gouvernement Congolais.
« Nous demandons à nos dirigeants de ne pas oser dialoguer avec ces ennemis. Ce n’est pas pour la première fois que le gouvernement dialogue avec les rebelles. Depuis notre enfance, les dialogues s’intensifient mais est-ce que c’est toujours important de dialoguer avec le gouvernement ? S’ils veulent la paix, ils n’ont qu’à déposer les armes puis, rentrer chez eux », conclut-il.
Rappelons ici qu’outre dans le territoire de Rutshuru, les membres de la communauté Mbuti sont souvent victimes des massacres aux côtés de plusieurs autres communautés congolaises dans la région de Beni par les terroristes de l’ADF.
Yannick warangasi, à Goma