Pendant que les affrontements se resserrent depuis la journée de ce mercredi 25 mai dans le groupement Kibumba à une vingtaine de kilomètres de la ville de Goma, les soupçons ne cessent de s’accentuer sur le soutien de la République du Rwanda aux rebelles du Mouvement du 23 mars qui s’affrontent aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo.
Le porte-parole du gouvernement congolais Patrick Muyaya renforce les propos tenus par le ministre des affaires étrangères qui accusait publiquement le Rwanda d’être le parrain du M23 en soutenant ses allocutions par l’attaque, selon lui, de la position militaire de Rumangabo hier dans la soirée par l’armée rwandaise.
Patrick Muyaya, quant à lui, parle de fortes soupçons sur le soutien qu’aurait reçu les rebelles du M23 de la part du pays de Paul kagame en se basant sur les données recueillies sur le terrain de guerre. Chose qui a poussé le gouvernement à saisir le Mécanisme Conjoint de Vérification Élargi de la Conférence internationale pour la Région de Grands Lacs.
« Il est établi, suivant des éléments que nous avons reçus du terrain, en tout cas, des soupçons se cristallisent sur un soutien qu’aurait reçu les M23 de la part du Rwanda. Et à ce propos, nous avons activé le mécanisme de suivi, et d’ailleurs, le chef de ce mécanisme se trouve présentement à Kigali pour attester ce fait. » souligne-t-il.
Muyaya pense que les M23 ne disposent pas d’un tel arsenal militaire que les matériels qu’ils ont utilisé sur les champs de bataille, d’où, selon le porte-parole, les éléments solides attestant un soutien que ces rebelles auraient reçu du Rwanda.
Il appelle à la relance de la campagne « Bendele ekweya Te » pour accentuer la mobilisation afin d’encourager l’armée et tous les services de sécurité à ne laisser aucun centimètre du territoire congolais à l’ennemi ou à un pays quelconque.
« Nos forces armées ont été encore une fois de plus mobilisées pour être sûres que chaque centimètre de notre territoire national est protégé. Et d’ailleurs, vous vous souviendrez qu’il y a quelques mois, bientôt 12 mois, que nous avons lancé la campagne « Bendele ekweya Te. » Je pense que c’est le moment de le relancer parce que nous tous, chacun nous lever pour qu’aucune tentative, d’aucune manière, d’aucun groupe ou d’un pays quelconque n’étant de prendre un seul centimètre de notre territoire. » lance Patrick Muyaya.
Le porte-parole du gouvernement Sama Lukonde rappelle le contexte du retour du M23 qui n’avait pas adhéré au processus politique décidé par les chefs d’État de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC), lors des négociations tenues à Nairobi où tous les groupes armés avaient apposé leurs signatures pour ce processus, et que ces actions du M23 prouvent un « acte de rébellion » contre non seulement la République Démocratique du Congo mais plus encore contre tous ces chefs d’Etat de la sous-région qui se sont engagés dans le processus de paix.
Il scelle que si ce mouvement, avec tous ses complices, récidive dans ces actes barbares, ils subiront l’option de la force car, indique-t-il, la force est une autre alternative proposée pour le retour de la paix.
Guerschom Mohammed Vicci