Un accord, jusqu’ici secret, a été signé au lendemain des élections générales de décembre 2018, permettant de procéder à la première alternance pacifique entre un Président sortant et son successeur en République démocratique du Congo.
Cet accord connu sous le nom du « compromis à l’Africaine », a été signé entre Joseph Kabila et Félix-Antoine Tshisekedi, qui dirige le pays depuis lors. Cette signature est aujourd’hui vue comme une des raisons de la crise sécuritaire actuelle que connaît l’Est de la République démocratique du Congo.
Trois têtes : Félix Tshisekedi, Joseph Kabila et Corneille Nangaa sont jusqu’à ce jour, les seuls à connaître la nature de l’accord. Les deux derniers ont changé de camp et combattent leur allié d’antan, devenu ennemi. Nangaa est devenu le coordonnateur de la coalition AFC-M23, et Joseph Kabila est de plus en plus cité tout proche de la rébellion, dirigée par l’ancien Président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
En décembre 2021, l’actuel chef de l’État avait décidé de rompre le mariage FCC-CACH, qui le liait à son prédecesseur. Après cette rupture, il y a eu l’avènement de la fameuse « Union sacrée de la nation » qui avait conduit au bascule de la majorité parlementaire, qui était détenu par le Front commun pour le Congo de Joseph Kabila.
Depuis ce divorce, les deux hommes (Tshisekedi et Kabila) ne se sont pas rencontrés officiellement. Plus tard, Félix Tshisekedi a plusieurs fois cité l’ancien Président et sénateur à vie Joseph Kabila d’être à la tête de l’AFC-M23, une rébellion qui alimente le conflit dans l’Est de la RDC.
Lors d’une récente interview, Joseph Kabila avait complètement rejeté les accusations « répétées » de Félix Tshisekedi, l’appelant même à présenter des preuves de ses affirmations devant la justice, chose non encore faite jusqu’ici.
L’ancien Président est signalé depuis vendredi dans la soirée, en ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, une région occupée par la coalition AFC-M23. Aucune preuve palpable de sa présence n’est jusque-là observée par les habitants, ce qui laisse planer un doute sur la véracité de la rumeur.
La publication du document contenant des concessions faites par l’actuel chef de l’État Félix Tshisekedi pour accéder au trône de la République démocratique du Congo, est peut-être la bienvenue pour que les victimes de cette guerre sachent au moins pourquoi elles meurent encore.
Au-delà de l’agression rwandaise mise en avant-plan, le conflit actuel dans l’Est de la République démocratique du Congo s’apparente de plus en plus à des règlements des comptes entre Tshisekedi-Kabila-Nangaa au détriment de la population congolaise, qui est une victime collatérale du non respect des intérêts des uns et des autres.
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Guerschom Mohammed Vicci