Plusieurs déplacés qui ont fui les derniers affrontements entre les terroristes du M23 soutenu par le Rwanda et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), lors de leur irruption dans les groupements Kibumba et Buhumba en territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu), ne savent plus regagner leurs domiciles. Ils craignent de nouvelles incursions rebelles à la suite d’un faible effectif des soldats congolais dans ces contrées.
Dans une interview accordée à AGORAGRANDSLCS.NET le mardi 7 septembre 2022, Mambo Kawaya Jean-Claude, président de cette structure citoyenne regrette qu’en dépit de la situation qui gangrène dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo voisins avec le Rwanda, le gouvernement congolais n’a toujours pas renforcé les effectifs militaires sur les frontières congolo-rwandaise.
« C’est vrai, le gouvernement congolais tant toujours d’améliorer son système de défense au niveau de la frontière mais, en tout cas, nous ne pouvons pas dire que nous sommes convaincus par rapport à ce système là parce que, si vous voyez un peu du côté rwandais, il y’a toujours des troupes sur le long de la frontière. Et si vous essayer un peu de pointer du doigt vers la partie congolaise, vous trouverez qu’il il y a insuffisance des effectifs militaires », a-t-il indiqué.
Il ajoute que les populations de Nyiragongo, voisines au territoire de Rutshuru vivent dans une psychose de suite de la poursuite des combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo et les rebelles du M23 à Jomba.
Mambo Kawaya soutient que vue la distance qui sépare ces deux territoires, l’ennemi peut à tout moment inquiéter les populations vivant entre la frontière de la RDC et le Rwanda (pays agresseur : ndlr).
« La guerre qui touche une partie de Rutshuru touche indirectement aussi la partie de Nyiragongo. Pourquoi ? Parce que nous sommes deux territoires voisins et ce qui touche Rutshuru a toujours eu de l’impact soit négatif soit positif sur le territoire de Nyiragongo. C’est pourquoi vous verrez chez nous actuellement des déplacés venus de Rutshuru, estimé à plus de trois milles-cinq cents. Nous avons eu le temps quand-même de sillonner presque tous les sites où habitent ces déplacés. Tout ça prouve que la situation sécuritaire devrait être prise en compte et avec beaucoup de considération par le gouvernement congolais ; parce que nous craignons souvent l’infiltration du M23 à travers ce mouvement de déplacés », s’est-il alarmé.
En outre, les forces-vives du territoire de Nyiragongo alertent sur le renforcement des positions de l’ennemi dans certains coins de Rutshuru, près du groupement Kibumba. Elles appellent ainsi à une controffensive afin de neutraliser l’ennemi.
« Vous savez comme nous que le M23 vient de renforcer sérieusement ces positions militaires. Donc, nous craignons qu’il y ait un assaut dans les tout prochains jours contre les positions des FARDC. C’est pour cela que nous croyons que le groupement de Kibumba n’est pas aussi épargné dans les cibles du M23 », a-t-il alerté.
Il convient de rappeler que certaines écoles du territoire de Nyiragongo où habitent les déplacés de guerre craignant la nébuleuse M23 n’ont pas encore ouvert leurs portes. Une situation qui inquiète les autorités scolaires de la région.
Yannick Warangasi, à Goma